Un homme va être convoqué devant la justice après avoir tenté d'écraser "délibérément" un loup avec son véhicule en mars dernier, a annoncé le parquet d'Annecy en Haute-Savoie, le dimanche 7 mai. Il encourt jusqu'à trois de prison et 150 000 euros d'amende.
Un conducteur va être convoqué par la justice pour avoir tenté d'écraser un loup qui traversait une route, a indiqué, ce dimanche 7 mai, le parquet d'Annecy (Haute-Savoie) dans un communiqué.
Au cours du mois de mars 2023, l'Office français de la biodiversité (OFB), en charge du suivi de l'espèce en France, a reçu une vidéo sur laquelle un véhicule tente d'écraser un loup. "Cette vidéo montrait un conducteur qui changeait délibérément son itinéraire et se déportait volontairement sur la voie opposée afin de percuter l’animal traversant la route", indique le parquet.
"Le conducteur ratait de quelques centimètres le loup qui prenait la fuite en passant in extrémis sous une clôture", poursuit le communiqué. Une enquête a été ouverte et confiée par les inspecteurs de l'environnement, sous l'autorité du parquet d'Annecy. Après des "investigations poussées", réalisées notamment sur l'exploitation des caméras de surveillance du réseau routier départemental, le mis en cause a été convoqué et entendu pour les faits de tentative de destruction d'une espèce protégée.
Des tirs autorisés dans le cadre d'un plan national
Ce délit est passible de trois ans d'emprisonnement et de 150 000 euros d'amende. Le parquet rappelle que "le loup (Canis lupus) est une espèce strictement protégée en France" depuis un arrêté du 23 avril 2007 et que "le code de l'environnement prévoit que la tentative de destruction est punissable à la même hauteur que la destruction".
Le conducteur sera donc prochainement convoqué devant le tribunal correctionnel d'Annecy "pour répondre de ses actes". La date de sa comparution n'est pas encore connue.
Le loup est en expansion en France depuis son retour en 1992 depuis l'Italie. Présent en Haute-Savoie depuis 2003, il occupe aujourd’hui la quasi-totalité des massifs haut-savoyards. Le nombre d’individus dans le département est estimé entre 80 et 100, répartis en 19 zones de présence. Le loup "pose de nombreux défis de coexistence avec les activités humaines, notamment les activités d’élevage", explique le parquet : "Des tirs dérogatoires peuvent être autorisés dans le seul cadre du plan national d'action par l’autorité administrative compétente fixant les conditions dans lesquelles ces tirs peuvent être exercés."