Une jument a été retrouvée sans vie dans un pré de Sormonne, dans les Ardennes, dimanche 15 décembre 2024. Le loup est suspecté d'être à l'origine de l'attaque. Des analyses sont en cours pour confirmer ou non son implication.
Une jument de 29 ans a été tuée dans une pâture de Sormonne, à une quinzaine de kilomètres de Charleville-Mézières dans les Ardennes. Le cadavre, découvert dimanche 15 décembre 2024, porte des traces de morsure à la gorge, la trachée est arrachée.
"On parle d'un cheval adulte qui était en pleine possession de ses moyens, qui savait se défendre", témoigne Florian Frougnut, éleveur de chevaux depuis dix ans. "Pour les poulains, on ne sait pas comment ça va aller […] On se pose plein de questions. Comment on va faire à l'avenir ?"
Des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) sont venus examiner le cadavre pour tenter d’établir si la jument a été victime d’un loup. Sur 32 troupeaux attaqués dans les Ardennes depuis le début de l’année, l’hypothèse du loup a été retenue 29 fois sans que son implication soit prouvée à coup sûr.
Il n'y a pas encore de meute. Les jours où il y en aura une, qu'est-ce que ça va faire ?
Gilles Frougnut, propriétaire de la jument tuée
Pour défendre leurs troupeaux, la préfecture a autorisé quatre éleveurs ardennais à tirer sur le loup. C’est le père de Florian Frougnut, Gilles, qui a découvert le cadavre de sa jument. "Hier matin [dimanche], je suis venu pour voir mes chevaux. J'ai appelé, il y en a un qui est venu, l'autre ne venait pas. Donc je suis entré dans la pâture et j'ai vu la jument allongée et morte."
"Si les anciens avaient exterminé le loup, il y avait une raison", énonce-t-il. Lui craint que la situation se détériore. "Ça deviendra de pire en pire. Là, ce sont des loups isolés, il n'y a pas encore de meute. Les jours où il y en aura une, qu'est-ce que ça va faire ?"
Des résultats d'analyses attendus
Nous avons sollicité la préfecture, elle nous indique que "le département des Ardennes ne présente en effet aucune zone de présence de meute à ce jour", seulement des individus de passage. En revanche, les indices observations visuelles, empreintes, échantillons de poils se multiplient. Dix ont été recueillis en 2023, 42 cette année.
François Deneux, le maire de Sormonne, se dit surpris par la localisation de l'attaque. "On va attendre les résultats des prélèvements de l'Office français de la biodiversité pour savoir réellement ce qu'il en est. Mais ce qui m'interroge le plus, c'est la proximité vis-à-vis des habitations et la multiplication des événements."
Le cadavre de la jument a été retiré ce lundi matin. Un autre cheval se trouvait dans le champ, il a été épargné et déplacé dans un autre pré. Les agents de l’Office français de la biodiversité rendront leurs conclusions dans les jours à venir et confirmeront ou non l'implication du loup dans l'attaque.