Plus de 200 objets appartenant à la famille de Savoie sont proposés aux enchères ce mercredi soir à Genève. Une plongée dans l'histoire de la famille royale, la dernière à avoir régné sur l'Italie.
Broderie du XVIIIe siècle ou projecteur vintage, tapis signé Alexander Calder ou sets de baptême, canapé en skaï ou toiles de maîtres. Plus de 200 pièces issues des collections de la maison de Savoie sont mises aux enchères ce mercredi 20 septembre à Genève. Des objets historiques, frappés des armoiries de la famille royale, ou plus contemporains, à l'image de l'évolution de cette dynastie.
"Il y a deux volets dans la vente qui correspondent à deux époques : celle où la maison de Savoie est sur le trône d'Italie entre 1860 et 1946, et la période de l'exil à Genève à partir des années 1950", résume Cyril Duval, associé de la maison de ventes Genève Enchères.
La famille a accédé au trône d'Italie après la réunification, régnant sur la péninsule pendant plusieurs générations avant d'en être bannie en 1946 en réaction à la collaboration de Victor-Emmanuel III. Les descendants se sont établis à Genève dans une demeure connue pour sa typicité.
Entre la maison d'architecte du XXe siècle, contemporaine, design, et "une fausse ruine" aux allures de vestige romain. "C'est une oeuvre architecturale qui représente son époque", sourit Cyril Duval qui s'est immiscé dans l'intimité de la famille royale pour y dénicher des trésors traversant les âges.
Une page d'histoire
"On a rencontré un type moderne, dans son époque, pas du tout comme on aurait pu l'imaginer, dans les traditions du passé, avec le poids de l'héritage familial", raconte Olivier Fichot, associé de la même maison de ventes, au sujet du prince Emmanuel-Philibert de Savoie, petit-fils du dernier roi d'Italie. C'est lui que l'on peut voir poser sur l'une des pièces maîtresse de la vente, une moto Indian de 1941 estimée entre 15 000 et 20 000 francs suisses, près de 21 000 euros.
"Dans les objets historiques, il y a une tasse en porcelaine qui représente deux personnages, les frères de Louis XVI, le comte d'Artois et le comte de Provence, qui ont tous les deux épousé des princesses de la maison de Savoie", relève-t-il. "Ce sont des enfants qui vont connaître la Révolution française, qui vont accéder au trône de France. On voit toute la perspective. Ces gens, comme les Savoie plus tard, vont quitter un monde pour entrer dans un nouveau."
Certaines pièces historiques, d'autres glamour, symbole des années 1970, ou plus intimes comme des bijoux, de la maroquinerie. "Ce sont à la fois de beaux objets pour un collectionneur et des choses qui font rêver par leur histoire", résume le commissaire priseur. Autant de pièces mises en vente car la famille royale va quitter sa résidence de Genève, devenue trop grande.
"Le travail de deuil (des objets) s'est fait depuis quelque temps. C'était peut-être plus difficile pour la princesse Marina parce que c'est elle qui a eu l'idée de cette maison et qui a oeuvré pour la décorer de cette manière", ajoute Olivier Fichot qui s'attend à de bons résultats pour cette vente.
"La provenance Savoie est un plus, on va obtenir de meilleurs résultats que si la provenance était plus humble", confirme-t-il. L'estimation s'élève entre 100 000 et 150 0000 francs suisses, pour la globalité des lots présentés.