C'est avec émotion que Gaston Lacroix, maire de Publier, commune d'accueil d'ETG, a appris le décès de Jo Dupraz, père fondateur des Croix de Savoie. C'était le "compagnon d'une incroyable aventure" avec qui le maire dit avoir partagé des "années formidables".
La dernière fois qu'il l'avait croisé, c'était au Palais des sports d'Annecy, il y a quelques mois: "Il se faisait plus rare depuis sa maladie, il était, c'est vrai, marqué par les traitements mais ne se désintéressait pas de la pelouse, il venait encore assister aux matchs parfois."
Le cancer a emporté Jo Dupraz ce mardi 1er septembre. Pour Gaston Lacroix, "la vallée de l'Arve perd un grand footeux, un vrai de l'ancienne école, qui croyait en son truc, qui a payé de son temps, de son énergie, et de sa poche, et qui a mené ses rêves jusqu'au bout."
Les deux hommes, tous deux anciens joueurs, avaient 10 ans d'écart. Ils s'appréciaient, se respectaient, et Gaston Lacroix a la gorge nouée quand "il évoque les formidables années du début, du pari fou qu'ils ont lancé". Et il raconte que "Jo Dupraz est venu le solliciter pour qu'il fasse la passerelle lors de sa rencontre avec Franck Riboud", le PDG de Danone.
"Dès le départ, j'ai adhéré à ce qu'il voulait construire, un vrai projet depuis l'origine, fait de passion, de rêve, d'envie aussi de pousser nos jeunes grâce à un centre de formation. Ce fut une réelle aventure". Mais la voix du maire se teinte de nostalgie, voire de tristesse, lorsqu'il se souvient de tout le chemin parcouru. "Il était venu me trouver alors que les choses n'étaient pas si simples, il y avait déjà des soucis de financement, le maintien en Ligue 1 c'était stressant." Il avoue, sans langue de bois: "la magie s'est, au fil du temps, un peu estompée. La planète foot, telle qu'elle est devenue, me fait bien moins rêver."
La mort de Jo Dupraz, à l'âge de 72 ans tourne en effet la page de toute une époque.