Début décembre, la Justice a condamné l'inspectrice du travail de Tefal pour violation du secret professionnel et recel de courriels. On apprend que Laura Pfeiffer a décidé de faire appel.
Le 4 décembre dernier, le tribunal correctionnel d'Annecy condamnait l'inspectrice à 3.500 euros d'amende avec sursis. Un ancien informaticien de Tefal écopait de la même peine pour détournement de courriels et accès frauduleux à un système informatique. Il leur était reproché d'avoir rendu publics des mails internes à l'entreprise Tefal montrant que la direction cherchait à entraver le travail de l'inspectrice.
Les deux prévenus étaient également condamnés à verser un euro symbolique à chacune des cinq parties civiles au procès (la société Tefal et quatre personnes physiques) ainsi qu'à payer 2.500 euros au titre des frais de justice.
"Ça me choque. J'avais toujours l'espoir qu'on sorte de l'absurde. Comme ce n'est pas le cas, j'en prends acte et je vais voir avec mon avocat pour la suite", avait à l'époque réagi Laura Pfeiffer. 10 jours plus tard, on apprend que l'inspectrice du travail a décidé de faire appel.
L'affaire a commencé en octobre 2013, quand l'informaticien trouvait un document dans une photocopieuse de Tefal indiquant que sa société avait l'intention de le licencier sans motif sérieux. "Lui fixer des objectifs inatteignables?", était-il écrit sur ce papier. Le salarié, qui demandait le paiement d'heures supplémentaires, voyait alors le ciel lui tomber sur la tête. Il se mettait à chercher d'autres documents pour "se défendre" et tombait sur des mails concernant le travail de Laura Pfeiffer.
Dans un de ces messages, une cadre de Tefal, basée à Rumilly (Haute-Savoie), faisait remarquer que le directeur départemental du travail (DDT), Philippe Dumont avait "le pouvoir" de changer Laura Pfeiffer "de section administrative pour que Tefal ne soit plus dans son périmètre". Suivaient plusieurs échanges où M. Dumont remerciait par exemple Tefal d'avoir pris un membre de sa famille en stage. L'informaticien décidait de les transmettre anonymement à Mme Pfeiffer.
La jeune femme saisissait alors le conseil national de l'inspection du Travail et transmettait parallèlement les documents à sept syndicats. Ces documents se retrouvaient très vite sur internet puis dans la presse. C'est cette transmission qui a été reprochée à l'inspectrice.