En 2015, certains propriétaires de résidences secondaires verront leur taxe d'habitation augmenter de 20%. Cette disposition vise ce que l'on appelle les zones tendues. Annecy et le bassin Genevois sont concernés. L'occasion de faire sortir du bois les 20.000 "faux" résidents secondaires suisses.
La taxe supplémentaire sur les résidences secondaires est l'une des nouvelles mesures du projet de loi de finances. Cette disposition vise à donner de l'air dans "les zones tendues" où l'offre de logements est inférieure à la demande. Autrement dit, à inciter les propriétaires de résidences secondaires qui n'en profitent pas, à vendre ou louer. Cette mesure serait aussi censée rapporter 150 millions d'euros aux communes françaises dans lesquelles elle sera appliquée.
En Haute-Savoie, les zones tendues en matière de logement, sont l'agglomération d'Annecy, d'Annemasse et de Thonon-les-Bains, soit une soixantaine de communes au total. Dans le département, les résidents secondaires sont parfois des "faux". Près de 20.000 suisses seraient installés côté français, s'abritant derrière le statut de la résidence secondaire. C'est souvent le cas à Saint-Julien-en-Genevois.
Certains suisses vivent en France, ont fait construire en Haute-Savoie, et pourtant ils ne paient pas la taxe d'habitation ou ne se font pas pointer au moment du recensement. Cela représente un manque à gagner pour les communes.
"Ces résidents secondaires paient leurs impôts à Genève et cet impôt n'est pas rétrocédé aux communes de résidence", déplore Antoine Viellard, maire de Saint-Julien-en-Genevois, "cela ne permet donc pas de financer les équipements publics comme le transport." La conformité à la loi permettrait de dégager près de 40 millions d'euros par an dans les seules communes du bassin genevois, soit le budget total de l'ensemble des transports public de la future métropole.
Quelques honnêtes suisses militent en ce moment pour que leurs compatriotes régularisent leur situation.
Reportage d'Ingrid Pernet-Duparc, Christian Mathieu et François Hubaud