Organisée du 12 au 14 septembre, la 7e campagne de mesure du Mont-Blanc a permis de déterminer l'altitude du sommet à 4810,06 mètres. En 2011, lors de la dernière campagne de mesure, le toit de l'Europe occidentale culminait à 4.810,44 mètres.
"La mesure va être affinée par l'IGN (Institut national de l'information géographique et forestière) mais ça devrait être très proche de ça, à 10cm près", a indiqué Farouk Kadded, géomètre-topographe chez Leica Geosystems.
Expéditions d'une vingtaine d'alpinistes aguerris, ces campagnes de mesures organisées par les géomètres-experts de Haute-Savoie ont lieu tous les deux ans depuis 2001.
L'altitude du point culminant des Alpes varie au gré du vent et des précipitations
Plus les précipitations sont fortes et le vent faible, et plus la neige s'accumule en altitude, faisant grossir la calotte glaciaire qui recouvre le pic rocheux (culminant à 4.792 mètres). Le Mont-Blanc est ainsi passé de 4.808 mètres en 2003 à près de 4.811 mètres en 2007. Il n'est pas redescendu sous la barre des 4.810 mètres depuis la campagne menée en 2005, où il avait été mesuré à 4.808,75 mètres.
Cette année, une partie de l'expédition a emprunté la voie des Grands Mulets, un itinéraire réputé techniquement difficile, guidée par Christophe Profit, alpiniste légendaire des années 80. Ils sont restés deux heures et demie au sommet pour réaliser toute une série de mesure. "Il y avait du vent, c'était difficile, mais on a pu faire ce qu'on voulait", a raconté M. Kadded.
Les géomètres ont notamment effectué 90.000 points de mesure sur la calotte glaciaire qui recouvre le sommet afin d'en évaluer le volume. L'arête sommitale change en effet de forme en fonction des conditions météorologiques. En 2009, le sommet était ainsi 34 mètres plus à l'Est qu'en 2003. Et il y avait en 2007 quelque 24.000 m3 de glace au-dessus de 4.800 mètres d'altitude contre environ 14.600 m3 en 2003. Le sommet n'est en revanche pas affecté par le réchauffement climatique car les températures y sont toujours négatives, même en été. La glace ne fond donc quasiment jamais à cette altitude.
En 2004, des scientifiques avaient mesuré que la glace en profondeur au sommet du Mont-Blanc était à -17°c, ce qui correspond approximativement à la température annuelle moyenne de l'atmosphère à cette altitude.