Son altitude, mesurée tous les deux ans par des géomètres-experts, a été annoncée ce jeudi au lendemain d'une expédition sur le toit de l'Europe. Le point culminant des Alpes a été mesuré à 4.808,73 mètres, a annoncé l'un des membres de l'expédition.
En 2013, lors de la dernière campagne de mesure, le Toit de l'Europe occidentale culminait à 4.810,02 mètres, selon les calculs effectués par l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN).
Expédition de 23 alpinistes aguerris, ces campagnes de mesures organisées par les géomètres-experts de Haute-Savoie ont lieu tous les deux ans depuis 2001.
Reportage d'Ingrid Pernet-Duparc, Christian Mathieu et Mélanie Ducret
Intervenants: Vincent Gaillard, géomètre expert Coordinateur de l'expédition; Christian Vincent, ingénieur de recherche Laboratoire de glaciologie Grenoble
L'altitude du point culminant des Alpes varie au gré du vent et des précipitations. Plus les précipitations sont fortes et le vent faible, et plus la neige s'accumule en altitude, faisant grossir la calotte glaciaire qui recouvre le pic rocheux (culminant à 4.792 mètres).
Le Mont-Blanc est ainsi passé de 4.808 mètres en 2003 à près de 4.811 mètres en 2007. "Cette année, on reste dans des mesures normales qu'on avait déjà obtenu en 2003 et 2005", a commenté Vincent Gaillard, géomètre-expert à Poisy-Annecy et coordinateur de l'expédition.
Il n'était pas redescendu sous la barre des 4.810 mètres depuis la campagne menée en 2005, où il avait été mesuré à 4.808,75 mètres.
Pour la première fois cette année, les géomètres-experts ont comparé la mesure du mois de septembre avec une autre mesure réalisée le 31 mai à la fin du printemps. "Il a fait chaud cet été, le commun des mortels aurait pu s'attendre à un tassement massif du Mont-Blanc" entre les deux mesures, a noté Vincent Gaillard.
C'est pourtant l'inverse qui s'est passé. Le Mont-Blanc, qui culminait à 4.807,88 mètres en mai, a en effet grimpé de presque un mètre en trois mois.
Les géomètres ont en outre effectué 300 points de mesure sur la calotte glaciaire qui recouvre le sommet afin d'en évaluer le volume.
Malgré un été caniculaire, la calotte glaciaire au-dessus de 4.800 mètres a aussi augmenté entre mai et septembre. Elle mesurait 18.120 m3 en septembre contre 13.395 m3 fin mai.
Les températures étant toujours négatives, même en été, à cette altitude, "il n'y a quasiment pas de fonte au Mont-Blanc, ou alors de seulement de quelque millimètres quand il fait très chaud en plaine", a commenté Christian Vincent, glaciologue au laboratoire de glaciologie de Grenoble (LGGE).
"L'altitude du Mont-Blanc est essentiellement dictée par l'accumulation de neige, elle même liée aux précipitations et au vent", a-t-il ajouté. L'arête sommitale change ainsi de forme en fonction des conditions météorologiques. En 2009, le sommet était 34 mètres plus à l'est qu'en 2003.