Ce lundi 3 octobre à Paris lors de la journée presse de la Fédération française de ski, Alexis Pinturault, le meilleur skieur alpin français de ces dernières saisons, a dénoncé les autorisations d'usage à des fins thérapeutiques (AUT).
"Je suis catégorique, pour moi, les AUT, c'est proche du dopage. Quand on entend certaines histoires, je trouve cela scandaleux. Je dénonce clairement", a martelé le Courchevellois, qui compte 15 victoires en Coupe du monde.
"On cherche quand même à prendre un produit qui est dopant. Si c'est une fois, je peux comprendre. Non si ça devient récurrent, avec l'aval des autorités sportives", a poursuivi Pinturault, 24 ans, médaillé de bronze du slalom géant aux JO-2014 et aux Mondiaux-2015.
"Je n'ai jamais eu d'AUT, sauf une seule fois, c'était au printemps et pas en saison" a précisé le champion. "J'avais 17 ans, je faisais des crises d'allergie au pollen, avec de l'asthme. J'avais pris des corticoïdes".
Alexis Pinturault est l'un des favoris pour le gros globe de cristal de la saison 2016-17, qui débute dans trois semaines avec les géants dames et messieurs de Sölden (Autriche).
23 sportifs pointés par les "Fancy bears"
La question des AUT a fait l'actualité le mois dernier après le piratage des dossiers médicaux de sportifs de haut niveau par des hackers russes connus sous le nom de "Fancy Bears".
Les pirates informatiques ont révélé que les stars américaines du tennis Serena et Venus Williams, la gymnastique Simone Biles, ainsi que le cycliste britannique Chris Froome ont notamment bénéficié d'AUT.
Les hackers ont mis au jour les dossiers médicaux confidentiels de 23 sportifs qui auraient ainsi bénéficié d'AUT. Parmi eux, deux Français, le hurdler Dimitri Bascou, médaillé d’argent à Rio et l’escrimeur nivernais Gauthier Grumier.
Les Autorisations d’usage à des fins thérapeutiques
Créées en 2007, les Autorisations d’usage à des fins thérapeutiques (AUT) permettent aux sportifs de suivre un traitement à base de médicaments contenant une substance interdite.La liste actuelle des substances et méthodes interdites est établie par l’Agence mondiale antidopage (AMA).