Le laboratoire européen de physique nucléaire, situé près de Genève à cheval sur la frontière franco-suisse, s'est engagé dans la lutte contre la pandémie de Covid-19. Le laboratoire s'engage à publier ses recherches pour qu'elles soient librement reproduites.
Production de gel hydro-alcoolique, conception et construction d'équipements médicaux sophistiqués... le Cern, qui héberge le plus grand accélérateur de particules au monde, se lance à son tour dans la bataille contre le coronavirus.
Le laboratoire, situé à cheval sur la frontière franco-suisse près de Genève, dispose de formidables moyens scientifiques, physiques et informatiques lui permettant de contribuer à la lutte mondiale contre la Covid-19, contre laquelle il n'existe encore ni traitement ni vaccin.
Dans un communiqué, le Cern indique avoir mis sur pied un groupe d'action chargé de recenser et d'appuyer les contributions possibles des 18 000 personnes constituant sa communauté de scientifiques dans le monde. Selon sa directrice générale, Fabiola Gianotti :
Le Cern est un laboratoire de premier plan pour la physique des particules et des technologies associées. Il dispose de ce fait de certaines ressources, telles que des installations très avancées de conception et de réalisation de prototypes, et, naturellement, des technologies de pointe et une expertise considérable aussi bien dans les domaines de la science et de l'ingénierie que dans celui de l'industrialisation.
"A présent, nous voulons déployer nos ressources et compétences pour contribuer à la lutte contre la pandémie de Covid-19", a-t-elle annoncé, dans le communiqué.
Aider la recherche d'un vaccin
Les projets déjà lancés sont notamment la production d'une tonne de gel hydro-alcoolique à des fins de distribution aux équipes de secours locales. Les capacités du Cern en matière d'impression 3D et de travaux d'atelier ont été déployées pour compléter la production d'équipements de protection, tels que masques et barrières en plexiglas destinés aux forces de l'ordre de la région.
Des études sont en cours pour déployer la formidable capacité de calcul de la communauté de la physique des particules afin d'aider à la recherche d'un vaccin, alors que la pandémie a fait plus de 82 000 morts depuis son apparition en décembre en Chine.
Un prototype d'un nouveau respirateur a également été mis au point fin mars, les scientifiques ayant eu l'idée d'adapter les systèmes utilisés pour réguler les flux de gaz pour les détecteurs de particules. Ce respirateur pourrait être utilisé pour des patients présentant des formes peu graves, ou en phase de guérison, ce qui permettrait de libérer les machines les plus performantes pour les cas les plus graves, selon le Cern.
L'organisation entend publier toutes ses innovations de façon à ce qu'elles soient "librement reproduits selon les besoins".