Ce vendredi 3 juin, le préfet de Haute-Savoie avait convié les différents intervenants dans le dossier des bouquetins du Bargy. Il s'agissait de détailler la décision du gouvernement qui préconise désormais uniquement l'abattage des bêtes malades. Les éleveurs ont claqué la porte.
A l'automne dernier, le Préfet de Haute-Savoie avait pris un arrêté pour un abattage massif des bouquetins. Entre 200 et 300 bêtes devaient être tuées pour répondre au risque sanitaire lié à la brucellose. Mi-avril, un premier signe contradictoire est venu du gouvernement. Barbara Pompili, secrétaire d'Etat à la biodiversité déclarant que "les campagnes d'abattage non sélectif avaient montré leur inefficacité et que l'on s'orientait désormais vers une euthanasie ciblée des animaux atteints de brucellose". Finalement, deux autres ministres l'ont rejointe sur cette position, et le 12 mai, c'est une lettre à trois mains qui a été écrite, signée de Barbara Pompili, de Ségolène Royal pour l'Ecologie et de Stéphane Le Foll pour l'Agriculture.
Ce vendredi matin, le Préfet devait donc expliquer aux personnes concernées le début de l'abattage des bêtes malades. Les agriculteurs ont crié "à la mascarade", et sont partis. Ils craignent pour leurs troupeaux.
Selon ces éleveurs, les ministres "ont cédé devant des menaces de groupuscules environnementalistes au niveau national". Et d'ajouter "l'Etat montre son incapacité à gérer une problématique qui pourrait mettre en péril non seulement l'économie agricole locale, mais aussi la filière viande bovine au niveau national si la France n'est plus déclarée indemne" à la brucellose.
Dans un communiqué, la FDSEA des Savoie dit s'interroger: "pourquoi le bon sens des acteurs du terrain est bafoué par une idéologie au niveau national? Un bel exemple de la faillite de l'Etat!"