Trois ministères ont écrit au préfet de Haute-Savoie pour annuler l'abattage systématique des bouquetins dans le massif du Bargy. Seules les bêtes identifiées comme malades pourront être abattues.
La FRAPNA l'avait annoncé en avril, voilà l'info confirmée. L'abattage des bouquetins du massif du Bargy redevient "sélectif", malgré la forte suspicion de brucellose.Jusqu'à présent, le préfet de Haute-Savoie avait ordonné l'abattage massif de 200 à 300 bêtes. 40% des animaux seraient atteints de la maladie. Mais trois ministres (Ségolène Royal pour l'Ecologie, Stéphane Le Foll pour l'Agriculture et Barbara Pompili pour la Biodiversité) ont écrit au préfet une lettre pour lui demander de changer "son fusil d'épaule".
"Il vous est demandé de modifier l'arrêté préfectoral du 16 septembre 2015 de façon à ce que n'apparaisse plus la notion d'abattage d'animaux non testés, qui ne présenteraient pas de signes cliniques de la maladie", est-il précisé dans le courrier. Plus question donc d'abattre la totalité des bouquetins. Seuls ceux qui sont identifiés comme malades pourront être éliminés.
Une nouveauté qui tombe comme un couperet pour le monde agricole. Les agriculteurs redoutent une contamination de leurs troupeaux à l'heure de l'estive. Les bouquetins malades peuvent en effet transmettre la brucellose aux ovins dans les alpages.
Début octobre 2015, une centaine de bouquetins avaient déjà été abattus, avant un recours administratif lancé par les associations de défense de l'environnement.
La brucellose
La brucellose, également appelée fièvre de Malte, est une maladie provoquée par la bactérie Brucella, commune à certains animaux et à l'homme : on parle d'anthropozoonose. Même si cela reste très rare, l'homme peut être contaminé au contact des animaux infectés (bovins, caprins, ovins), surtout les professionnels en contact avec les animaux contaminés : bergers, vétérinaires, bouchers, agriculteurs, pour qui il s'agit d'une maladie professionnelle.Malgré un traitement antibiotique, il est quasiment impossible d'obtenir une disparition définitive de la bactérie dans l'organisme.