Le canton de Genève souhaite limiter l’accès des taxis étrangers à 90 jours par an. Une mesure qui suscite la colère des chauffeurs frontaliers.
"C'est la mort de nos petites entreprises sur le secteur frontalier", déplore Alain Margueretaz, chauffeur de taxi à la centrale de Saint-Julien-en-Genevois. Le professionnel a fait ses comptes. Si le projet de limiter l’accès à la Suisse aux taxis étrangers à 90 jours par an entre en vigueur, il perdra au moins 30 % de son chiffre d’affaire.
Le tourisme menacé
Comme ses 300 collègues de Haute-Savoie, il dénonce surtout l’encadrement de l’accès à l’aéroport international de Genève. Depuis 2006, les taxis peuvent y accéder librement si le véhicule est réservé à l’avance. Ils doivent également s’acquitter d’une taxe de 400 francs suisses (300 euros). Aujourd’hui, la confédération helvétique souhaite modifier les règles pour répondre à la taxe imposée à chaque course effectuée en France. Si le texte entre en vigueur, les taxis qui se rendent quotidiennement en Suisse auront épuisé leur quota dès le mois d'avril. Impossible ensuite de venir chercher ou déposer des vacanciers pendant la saison touristique.
Intervenants : André Baffert, Chaufeur de taxi Saint-Martin Bellevue; Alain Margueretaz, Chauffeur taxi de la centrale de Saint-Julien-en-Genevois; José Goncalves, Président de l'association des taxis de service public (ATSP) de Genève
La mesure devait entrer en vigueur le 1er janvier. Mais face à la grogne des professionnels de Haute-Savoie, les négociations se poursuivent. En décembre dernier, les membres de la chambre syndicale des artisans taxis de Haute-Savoie ont menacé de bloquer les douanes. Réponse sur l’application de cette restriction, début février.