"L'abus de paracétamol peut entraîner la mort" : ce nouveau défi TikTok qui alarme les Suisses

Très populaire sur le réseau social parmi les enfants et les adolescents, le "paracétamol challenge" inquiète aussi les autorités sanitaires de l'autre côté de la frontière. Le canton de Vaud met en garde sur les dangers de ce défi, qui peut entraîner la mort dans les cas les plus graves.

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Il fait fureur chez enfants et les ados. Il est né comme souvent aux États-Unis et il prend de l'ampleur sur TikTok. Avec le "paracétamol challenge", les jeunes se mettent au défi d'ingérer un maximum de cette substance afin de rester à l'hôpital le plus longtemps possible. Un drôle de jeu qui inquiète sérieusement les autorités sanitaires de l'autre côté de la frontière. Dans un communiqué officiel ce 30 janvier 2025, le Canton de Vaud met en garde sur les dangers d'un abus de paracétamol, "qui peut entraîner la mort dans les cas les plus graves".

"Dangereux à haute dose"

Le paracétamol est commercialisé sous différents noms (Dafalgan, Doliprane, Efferalgan, Panadol, etc.). Comme en France, cet antidouleur peut être délivré sans ordonnance dans les pharmacies. Mais ce médicament est loin d'être anodin et inoffensif. "Ses effets sont bénéfiques lorsqu’il est utilisé à petites doses, et en cas de nécessité, mais il est dangereux à haute dose, rappelle le Dr. Karim Boubaker, le médecin cantonal, à France 3 Franche-Comté. En fonction de la quantité ingérée, le paracétamol peut détruire le foie, et rendre nécessaire une transplantation. Dans le pire des cas, cela peut entraîner un décès."

Il est d'un usage très courant et à portée de main des plus jeunes. "Le paracétamol est un médicament qui est présent dans toutes les pharmacies familiales", confirme le médecin cantonal.

Le paracétamol est commercialisé sous différents noms (Dafalgan, Doliprane, Efferalgan, Panadol, etc.). © PIERRE-YVES ROYET / MAXPPP

Les jeunes ont sans aucun doute une mauvaise connaissance des risques liés à cette substance, d’autant plus qu’elle est souvent utilisée au sein des familles en cas de fièvre. C’est justement cette "banalité" du médicament qui nous inquiète.

Dr. Karim Boubaker, médecin cantonal, Etat de Vaud.

Vigilance accrue

Pour un adulte, néanmoins, la limite maximale à ne pas dépasser est de 3 à 4 grammes par tranche de 24 heures. Pour les enfants, c’est encore moins : 0,06 gramme par kilo et par jour. Maux de ventre, nausées, problèmes de coordination, peau jaune, les premiers signes d'intoxication, ne peuvent arriver que 24 à 48 heures après l'ingestion. Souvent quand il est déjà trop tard.

Le médecin cantonal invite donc la population "à faire preuve de vigilance face à la surconsommation de paracétamol et à réagir face à ces symptômes, plus particulièrement s’ils apparaissent chez des enfants ou adolescents", en appelant rapidement le médecin traitant ou en se rendant aux urgences. Les pharmacies du canton ont également été sensibilisées et appelées à redoubler de précautions lors de la vente de ce médicament aux plus jeunes.

Aucun cas n’est connu pour le moment dans le canton de Vaud. Il s’agit de faire de la prévention. En connaissant la capacité de résonance des réseaux sociaux auprès des jeunes, il nous a paru important d’agir, pour les prévenir et les sensibiliser, tout comme les professionnels et la population.

Dr. Karim Boubaker, médecin cantonal, Etat de Vaud.

Le Canton du Jura a lancé la même alerte sur son territoire. Rappelant par ailleurs que "la distribution de paracétamol en milieu scolaire n'est pas autorisée sans prescription médicale". Une information détaillée a d'ailleurs été transmise au Service de l'enseignement en décembre 2024 et sera diffusée aux parents et au corps enseignant dans les prochains jours, précise-t-on encore à Delémont. Le "paracétamol challenge" a déjà fait un mort aux États-Unis.

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