Quelques jours après l'arrestation de cinq suspects liés au meurtre de la gérante d'un camping de Lathuile, en novembre dernier, le substitut du procureur d'Annecy a précisé le déroulement des faits, lors d'une conférence de presse, ce vendredi 18 avril.
"L'auteur du coup de feu a 23 ans, il est originaire d'Ugine, vitrier de profession, il était connu des services de police, mais uniquement pour des délits routiers", a expliqué Yann Jomier.
En novembre 2013, la gérante du camping "L’Idéal", situé sur les bords du lac d’Annecy, avait été mortellement blessée par le tir d’une arme à feu. D'après le témoignage de l'époux, deux hommes cagoulés avaient tenté de pénétrer à l’intérieur de la maison, avant de tirer à travers la porte.
Depuis les dernières interpellations opérées dans cette affaire, les enquêteurs avaient visiblement un peu de mal à déterminer qui avait fait quoi parmi les cinq "acteurs".
Le substitut du procureur a d'abord précisé le contexte. Il s'agit bien d'un cambriolage qui a mal tourné : "le projet de home jacking au camping de Lathuile datait de l'été dernier."
Pour la Justice, les malfaiteurs n'ont rien "des pieds nickelés", c'est "une bande organisée". Organisée autour d'un homme de 40 ans, charpentier à Doussard, qui connaissait visiblement les gérants du camping de Lathuile, qu'il pensait argenté.
Pour ce "coup", il s'est entouré de deux complices d'Albertville, avec qui il avait déjà commis des méfaits à Flumet et Villard-sur-Doron, au mois d'octobre. Sont venus s'ajouter à la troupe, deux frères de 22 et 23 ans, originaires d'Ugine.
Le groupe avait un fusil à pompe, un pistolet et des colliers de serrage pour entraver leurs victimes. Ils ont attendu assez longtemps à l'extérieur, voyant la femme regarder la télé. Puis, ils se sont décidés à entrer. La gérante du camping a crié, ce qui a réveillé son mari. Il s'est manifesté et a réussi à les faire fuir. Dans la débâcle, le jeune homme de 23 ans a pris peur et a tiré à travers la porte. Nicole T. a été touchée.
Les agresseurs se sont ensuite séparés de leurs armes et outils dans l'Isère et ont brûlé leur voiture.
En février, c'est l'homme de 40 ans qui a d'abord été inquiété. Puis l'écheveau s'est démêlé et les autres arrestations ont eu lieu en cette mi-avril.
L'agression ayant eu lieu à quelques kilomètres de Chevaline, et quelques jours après la diffusion du portrait robot d'un suspect dans le quadruple meurtre, cette affaire a souvent était rattachée à l'événement franco-britannique, "il n'en est rien", a tenu à rappeler le substitut du procureur,