Une avalanche de glace menace la face nord de l’Aiguille du Midi entre le Frendo et le Mallory. Il s’agit d’environ 10 000 à 20 000 mètres cubes de glace qui risquent de se détacher. Il est récommander aux alpinistes d'éviter la trace principale menant au refuge des Grands Mulets.
"Une avalanche de glace menace la face nord de l’Aiguille du Midi entre le Frendo et le Mallory". C’est le message envoyé par la Chamoniarde sur ses réseaux sociaux dans la soirée du lundi 14 juin.
Océane Vibert, directrice de l’association de La Chamoniarde, nous a précisé la situation de ces éléments instables. Il s'agit d'une zone "très fracturée" et qui s'est fragilisée un peu plus par "une première avalanche de glace ce lundi après-midi". "Un bout est parti et a déstabilisé l’environnement autour" précise-t-elle. Ludovic Ravanel, géomorphologue au CNRS, qui travaille sur le glacier depuis 2017, craignait que la ligne de front d'une avalanche de neige entraînée par la chute de glace soit le signe d'une déstabilisation du glacier.
Après un survol de la zone avec la PGHM de Chamonix, les craintes se sont été estompées. Cependant, le risque n'étant pas nul, les alpinistes sont invités à la plus grande vigilance et à éviter la trace principale menant au refuge des Grands Mulets.
Comme le précise la Chamoniarde dans son message, il est fortement déconseillé d'évoluer en pied de pente de l'Aiguille. L'itinéraire de déviation conseillé aux alpinistes est la traversée du bas, à l'aval du glacier des Pèlerins.
Dans l’Oisans, le refuge de la Pilatte aussi menacé
Ce n’est pas la seule région dans les Alpes où les pans de montagne menacent de s’effondrer et d’impacter la pratique des activités en altitude. En effet, dans l’Oisans, le refuge de la Pilatte se voit fermé pour une durée indéterminée. Situé au cœur du Parc National des Écrins, à près de 2600m d’altitude, il est accessible par le plus grand nombre, à 1h30 de Grenoble.
L’infrastructure se trouve sur un flanc de montagne qui bouge. Autrefois dominant la vallée glaciaire, cette dernière se trouve désormais en amont du refuge. Le glacier a reculé et se retrouve fragilisé. Avec les mouvements de terrain, les fissures évoluent et menacent directement le lieu accueillant des randonneurs de tout niveau. En effet, on peut l’atteindre après 3/4 d'heure de marche. Sur le site de la Fédération Française des Clubs Alpins et de Montagne, il est précisé que des « relevés complémentaires » sont attendus afin d'en savoir plus sur l'avenir du refuge.