Du 30 décembre au 2 janvier inclus, le maire de Morillon en Haute-Savoie a interdit le hors-piste sur l'ensemble du domaine skiable de la station. Une mesure assez exceptionnelle qui relance le débat en la matière.
"La pratique du hors-piste est formellement interdite sur la totalité du domaine skiable du 30 décembre au 2 janvier inclus" peut-on lire sur l'arrêté municipal affiché dans la commune de Morillon en Haute-Savoie./regions/2020/06/09/5edf52ac89dfc_img_7685-3434829.jpg)
Le maire Alain Dénériaz se défend de vouloir se dégager d'une quelconque responsabilité en cas d'avalanche. L'objectif, selon lui, est plutôt de prévenir, de dissuader, d'attirer l'attention des skieurs. Il aurait pris cet arrêté, relativement exceptionnel, obligatoirement limité dans le temps et l'espace, à la demande des remontées mécaniques du Grand-Massif. En période de haut risque, et de forte fréquentation.
Toutes les stations du Grand-Massif n'ont d'ailleurs pas suivi le conseil. Mais un tel arrêté peut-il vraiment être appliqué ? Comment poster un pisteur, un policier municipal ou un gendarme derrière chaque filet fermant l'accès aux secteurs hors-piste dits "de proximité" ?
L'objectif semble donc surtout symbolique. L'arrêté a été largement diffusé semble-t-il. Ecoles de ski, Office de tourisme, clubs des sports, etc. Sauf sur internet. Nous ne l'y avons en tout cas pas trouvé.
Mais cet arrêté pourrait-il finalement s'avérer contre-productif ? Pour Dominique Létang, directeur de l'ANENA, ex-gendarme secouriste, c'est quand l'arrêté est levé que le problème se pose. Comment vont réagir les skieurs demain 3 janvier ? Vont-ils considérer que désormais le risque d'avalanche n'existe plus ?! Ce qui, bien sûr, est faux. Consultez le Bulletin de Météo France actualisé tous les jours.
Bref, l'arrêté de Morillon pose de multiples questions. Celle de la liberté des pratiquants de la montagne, et donc de leur responsabilité. Un vieux, vieux débat dans nos chères Alpes.
