Les Alpes françaises ont été officiellement désignées mercredi par le Comité international olympique pour accueillir les Jeux d'hiver de 2030. Dans un concert de hourras, des voix dissonantes se font entendre. Le collectif No JO réclame un référendum dans ce dossier.
La candidature des Alpes françaises pour l'organisation des JO d'hiver 2030 a officiellement été votée, mercredi 24 juillet, par le Comité international olympique (CIO). La France organisera donc les 26ᵉ Jeux d'hiver, sous réserve de fournir les garanties financières de l'État et des régions, a annoncé le président du CIO.
Une décision qui ne surprend pas le collectif No JO, mobilisé depuis deux ans contre la candidature des Alpes pour ces jeux d'hiver. "On est face à un déni démocratique, économique et climatique", martèle Stéphane Passeron, ancien skieur de fond professionnel et ancien entraîneur de l’équipe de France handisport, aujourd'hui porte-parole du collectif dans les Hautes-Alpes.
Un référendum pour demander l'avis des Français
Manque de neige, coût exorbitant, dépense publique superflue, No JO s'insurge contre l'organisation des jeux d'hiver dans des régions fragilisées par le dérèglement climatique, en s'appuyant sur les données scientifiques du Giec. Autre sujet pointé du doigt : la dépense publique colossale que ce projet olympique va générer, "alors même que l'on n'a pas fini de payer Paris 2024".
Même s'il reconnait que les Jeux olympiques d'hiver sont "moins gros que les Jeux d'été", le problème, selon lui, "c'est le froid, il n'y a plus de froid !". "À part faire des sports en salle, sur de la glace, et encore.... il va falloir construire une patinoire à Nice ? Est-ce que l'on a encore les moyens financiers de se payer des patinoires ?", s'interroge l'ancien champion de ski.
Quand on a 3 000 milliards de dette publique, est-ce que c'est essentiel de faire la fiesta ? On est à bord du Titanic, on a le bloc de glace devant nous et au lieu de couper les moteurs, on accélère !
Stéphane Passeron, collectif No JOFrance 3 Provence-Alpes
Le collectif No JO compte sur la crise politique actuelle, et une "Assemblée nationale divisée" pour déjouer le plan d'Emmanuel Macron. "Avant qu'ils aient une majorité pour signer cette garantie financière, ce n'est pas pour tout de suite et on fera tout ce que l'on peut pour que cette caution ne soit pas obtenue," affirme Stéphane Passeron, "sauf si on demande leur avis aux Français après les avoir informés sur ce que cela va leur coûter." Le porte-parole du collectif cite en exemple un sondage réalisé par le magazine Altimag, qui donnait 89 % des personnes sondées anti JO dans les Alpes.
Paris 2024 en contre-exemple
Face à l'engagement pris par la France devant le CIO d'organiser en 2030 des Jeux d'hiver "vertueux", respectueux de l'environnement et des enjeux climatiques, Stéphane Passeron s'élève en faux. "On l'a vu pour les JO de Paris, annoncés comme des Jeux "zéro émission", et finalement 1,4% seulement du budget a été consacré à l'environnement ". Et de rappeler que les 13 millions de visiteurs attendus "ont pris l'avion" pour rejoindre la capitale. "Vous imaginez le bilan carbone ? Non, on est tous tristes, mais il faut passer à autre chose", souffle-t-il.