"C’est fait !" Le CIO attribue les Jeux olympiques d'hiver 2030 "sous conditions" aux Alpes françaises

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La France "organisera les 26ᵉ Jeux d'hiver sous réserve de fournir les garanties financières de l'État et des régions", a annoncé le président du CIO. Une excellente nouvelle pour les Alpes. Le président annonce une "loi olympique". Premières réactions et retour sur les précédents jeux d'hiver en France.

Attention, les Jeux Olympiques peuvent en cacher d'autres ! Alors que la cérémonie d'ouverture pour les JO d'été 2024 aura lieu ce vendredi à Paris, le Comité international olympique (CIO) a attribué ce mercredi 24 juillet "sous conditions" les JO d'hiver de 2030 aux Alpes françaises, soit une deuxième édition olympique en six ans pour le pays. Lors de son entretien sur France 2 hier soir, Emmanuel Macron avait dit qu'il serait présent pour cette nouvelle candidature. Une intervention au cours de laquelle il n'a pas donné de nom pour un Premier ou une Première ministre. 

"Garanties financières" pour compléter le dossier

Une victoire presque facile, un tout schuss ! Seule en lice depuis qu'elle a supplanté en novembre dernier la Suède et la Suisse, la France "organisera les 26ᵉ Jeux d'hiver" sous réserve de fournir les garanties financières de l'État et des régions, a annoncé le président du CIO Thomas Bach.

Alors que l'actuel gouvernement est chargé des "affaires courantes", le futur Premier ministre devra fournir au CIO la garantie de l'Etat "avant le 1er octobre", a avancé Thomas Bach. Cette garantie devra être ratifiée par le parlement "au plus tard le 1er mars".
Le président de la République est venu en personne défendre la candidature de la France."Je confirme mon engagement et mon engagement total et l'engagement total de la nation française", a-t-il dit, en anglais, ajoutant qu'il allait "demander au prochain Premier ministre non seulement d'inclure cette garantie mais aussi de promulguer une loi olympique".
Du fait de la récente dissolution et du résultat des élections, la garantie financière qui doit compléter le dossier du CIO et doit émaner du Premier ministre n'a pas pu être apportée par la France.

Les premières réactions politiques

Le vice-président de la région sud et maire de La Londe-les-Maures (Var), François de Canson, est "ravi", "enthousiaste", il déclare : “c'est l'alignement des planètes, il ne nous reste plus qu’à gagner des médailles !”. À Toulon, les personnes présentes devant la retransmission du CIO ont entonné la marseillaise

Dans les Alpes-Maritimes, le pôle Nice Côte d'Azur accueillera les épreuves de patinage artistique, hockey sur glace, short track et curling. Un défi pour la ville de Nice. 

Christian Estrosi, président de la métropole Nice Côte d'Azur a immédiatement réagi sur X en écrivant : "c'est une formidable nouvelle pour Nice, la région sud, Auvergne Rhône-Alpes et toute la France qui rayonnera de nouveau après Paris 2024."

 Anthony Borré, premier adjoint de la mairie de Nice s'est aussi exprimé :

Car la ville de Nice fera partie du dispositif. Une nouvelle patinoire doit être construite, un village olympique doit voir le jour dans l'ouest de la ville et des épreuves se dérouleront également au palais Nikaïa. Sans oublier la cérémonie de clôture qui aura lieu à Nice. Ce qui fait dire à Renaud Muselier, devant le CIO : "Vous allez aimer la cérémonie d'ouverture de Paris 2024, vous allez adorer la cérémonie de clôture de Nice 2030 !"

Car cette candidature a été portée par deux régions : Paca et Auvergne-Rhône-Alpes et deux hommes, Renaud Muselier et Laurent Wauquiez. Une aventure menée en tandem depuis le début. 

Renaud Muselier, président de la région Paca a exulté sur X : "C’est fait ! Les Alpes françaises accueilleront les Jeux Olympiques et Paralympiques en 2030 !  Les Alpes françaises, deux régions, un pays. Candidature des Alpes du Sud annoncée en janvier 2022, réunion des Alpes françaises en juillet 2023, un an plus tard le rêve devient réalité : le Comité International Olympique nous apporte sa confiance. Vive les Alpes françaises, vive les Jeux !"

Les épreuves seront organisées dans les deux régions, dans différentes stations de ski.

Sur le plateau de France 3 Côte d'Azur, Mylène Agnelli, maire (LR) d'Isola (Alpes-Maritime) s'est montrée optimiste sur l'organisation de ces jeux. Pour l'instant, les épreuves de snowboard ne sont pas confirmées dans la station d'Isola 2000. Une station qui compte déjà deux médaillés olympiques en snowboard, Mathieu Faivre et Julia Pereira de Sousa. Autre incertitude, y aura-t-il encore de la neige sur les sommets des Alpes en 2030 ? Un risque dénoncé par les militants anti JO. Le collectif No JO est mobilisé depuis 2 ans contre ces jeux d'hiver. Des jeux considérés comme trop chers et peu vertueux pour l'environnement. Le collectif réclame un référendum des Français sur ce sujet. 

Les précédents jeux d'hiver en France

Ce seront donc les 4ᵉ jeux d'hiver en France. Les Alpes françaises ont déjà eu trois fois cet honneur : en 1924 à Chamonix, en 1968 à Grenoble et en 1992 à Albertville. 

Depuis leur création en 1896, les Jeux olympiques modernes se déroulent l'été, mais intègrent déjà quand c'est possible des épreuves sur patinoires : patinage artistique et hockey notamment.

En 1920, le CIO propose de créer des Jeux d'hiver pour 1924, confiés automatiquement à la France, en parallèle des Jeux d'été de Paris 1924.

1924 : Chamonix, les premiers jeux d'hiver

La France choisit le site de Chamonix-Mont Blanc, mais les pays scandinaves et la Finlande, très attachés à leurs propres "Jeux nordiques", refusent d'accorder le label "olympique" aux épreuves de Chamonix. Le rendez-vous s'intitule donc "Semaine internationale des sports d'hiver". C'est en 1925 seulement, de façon rétroactive, que le CIO décidera officiellement de qualifier Chamonix de "premiers Jeux olympiques d'hiver" de l'histoire.

Dans cette vidéo (10 min) publiée par "Style alpin", on découvre les JO du siècle dernier à partir d'archives et de photos exceptionnelles. La plus grande patinoire du monde a été construite à cette occasion, le curling faisait déjà partie des épreuves et les médaillés étaient déjà... scandinaves ! 

1968 : Grenoble, un champion nommé Killy

Pour le public français, le visage de Grenoble-1968 sera à jamais celui d'un jeune skieur au sourire ravageur, vainqueur de trois médailles d'or dans les trois épreuves de ski alpin de l'époque (slalom, géant, descente): Jean-Claude Killy. La principale innovation de Grenoble est la retransmission télévisée assurée par l'ORTF de 155 heures de programmes dont, pour la première fois dans l'histoire des JO d'hiver, 91 heures en couleur. Les droits de diffusion rapportent à l'organisation 12,5 millions de francs, soit 1,9 million d'euros.

Les revenus des droits TV des JO se mesurent de nos jours en milliards d'euros. Localement, les dépenses engagées pour les Jeux permettent à Grenoble de se moderniser, mais la ville mettra 27 ans pour rembourser intégralement ses emprunts, estimés à plus de 200 millions de francs.

1992 : Albertville, Platini allume la flamme

Les XVIe Jeux d'hiver sont les derniers à se dérouler la même année que les Jeux d'été. Deux ans plus tard, les JO de Lillehammer en Norvège inaugureront un nouveau cycle quadriennal pour l'hiver. Jean-Claude Killy, le héros de Grenoble, est co-président du comité d'organisation,qui associe Albertville et le département de la Savoie. La star de l'époque, c'est Michel Platini. Le footballeur est invité à allumer la flamme. 

Avec l'organisation des Jeux d'été en 2024 et ceux d'hiver d'ici 6 ans en 2030, la France réalise un doublé historique. 

(avec AFP) 

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