"On espère ne jamais s'en servir" : radars et missiles sol-air installés à Marseille lors des JO 2024 pour une "bulle de protection" aérienne

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La "bulle de protection" aérienne déployée dans toute la France pour les Jeux olympiques est renforcée à Marseille. Radar et missiles sol-air : une base mobile de surveillance et de dissuasion veille sur la rade durant les épreuves.

C'est un choix stratégique. La base mobile a pris ses quartiers dans le massif du Rove pour surplomber la rade de Marseille où se tiendront notamment les épreuves de voile. Tout au long des Jeux olympiques, l’armée assure une surveillance aérienne à travers le pays, à grands renforts de radars Awacs, de drones Reaper, de Rafale et de Mirage 2000, pour des missions de "guet à vue", ainsi que d'hélicoptères Fennec avec à leur bord des tireurs d’élite. Mais dans la cité phocéenne, ce plan est complété par un DPSA (dispositif particulier de sûreté aérienne), déployé régulièrement à l'occasion de grandes manifestations, comme sur le 14-Juillet à Paris.

>> Calendrier JO 2024 : dates et programme complet des épreuves

Afin de protéger les zones dites "sensibles", une partie de l'espace terrestre est interdite de survol pour toute la durée des épreuves olympiques. Mais le ciel n'est pour pas autant proscrit à toute circulation. L'Armée de l'Air œuvre ici en collaboration avec l'aéroport Marseille-Provence et l'aviation civile, mais aussi avec les services de l'État pour coordonner cette opération de surveillance avec les activités autorisées de secours, de lutte contre les incendies et les survols militaires. 

"Le spectre de la menace est large"

La mission du radar GM 200, posté sur les hauteurs de Marseille, est donc de repérer tout "objet" pénétrant dans cette zone interdite et considéré comme une menace potentielle. "Ce peuvent être à la fois des avions de ligne ou d'affaires qui seraient utilisés comme des armes, sur le modèle du 11-Septembre", explique le général Hervé Rameau, en charge du dispositif de sécurisation aérienne des JO à Marseille, "mais le spectre de la menace est large. Ce sont aussi des avions de tourisme, des ultra-légers motorisés ou non, comme les ballons ou les parapentes, et à plus basse altitude, les micro-drones qui présentent une menace spécifique". 

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La mission du radar GM 200, posté sur les hauteurs de Marseille, est donc de repérer tout "objet" volant pouvant être considéré comme une menace. ©FTV/ Mélanie Frey

La base mobile s'est postée au bout d'une piste de terre, où le mistral retourne la poussière. Flanqué d'un véhicule lance-missiles, le radar se déploie à l'arrière d'un camion sur un bras articulé à trois mètres de haut et sa tête opère une rotation à 360 degrés.

Il est piloté depuis un poste de commandement situé à quelques pas, où des opérateurs se relaient nuit et jour pour assurer cette surveillance aérienne, qui se veut avant tout dissuasive. Des guetteurs à vue scrutent ainsi le ciel dans ses moindres recoins.

Sur ce site, investi par les militaires jusqu'à la fin des épreuves olympiques, sont stockés des missiles sol-air et leur système de "lancement vertical", prêt à entrer en action. 

Une réponse graduée 

Le capitaine Thierry, qui coordonne les opérations, rappelle que ces missiles Mica sont avant tout un dispositif de dissuasion et ne seront utilisés qu'en cas de menace d'un danger immédiat. "On espère ne jamais s'en servir", confie-t-il, mais l'officier connaît parfaitement le cadre de recours de ce type armement.  

Dans le contexte des Jeux olympiques, il rappelle sa feuille de route : "Si un avion entre dans la zone aérienne interdite, on va envoyer dans un premier temps des avions de chasse ou des hélicoptères armés et tenter d'établir la communication". Ensuite, il rappelle qu'il existe "différentes mesures de sûreté aérienne que l'on peut actionner, mais "si la dissuasion ne marche pas, on pourrait alors recevoir un ordre de neutralisation et entrer en jeu". Il conclut, tout de même rassurant, en rappelant que cela ne s'est encore jamais produit.

La protection en action

Si le niveau de sécurité de ces JO est inédit, ce n'est pas la première fois qu'un tel dispositif est déployé à Marseille, ce fut le cas notamment pour la Coupe du monde de rugby ou l'arrivée de la flamme olympique le 8 mai. 

Opérateurs, informaticiens, techniciens, une centaine de militaires seront ainsi postés dans cette base de défense antiaérienne sol-air de Marseille jusqu'au 8 août, date de fin des épreuves olympiques dans la cité phocéenne.

À Marseille, la sécurité de deux sites concentre toutes les attentions : le stade Vélodrome avec 10 matchs de foot et la Marina, pour 12 jours de compétition de voile. La sécurisation de ces JO a fait l'objet de trois années de travail et d'une collaboration inédite entre les différents services de l'État. Près d'un million de personnes sont attendues dans la cité phocéenne pour ce rendez-vous sportif planétaire.

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