VIDÉO. Des Jeux olympiques dans les Alpes en 2030 ? "C'est juste du mensonge", alerte Stéphane Passeron, militant écologiste

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"Les rebelles des anneaux", rencontre avec ces anti JO dans les Alpes Françaises en 2030
Le collectif "No JO" tente d’alerter l’opinion publique. ©France télévisions

Les présidents de région Renaud Muselier et Laurent Wauquiez ont présenté une candidature commune pour accueillir les Jeux Olympiques d'hiver dans les Alpes Françaises en 2030. Cette perspective inquiète nombre d'habitants des Alpes. Un collectif "No JO" tente d’alerter l’opinion publique.

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La glisse l'a toujours rendu heureux. Pourtant, Stéphane Passeron s'oppose à l'organisation des Jeux olympiques d'hiver 2030 dans les Alpes françaises. Sur les skis depuis l'enfance, le porte-parole du collectif "No JO" a tellement aimé ce sport qu'il y a consacré sa vie comme compétiteur, puis entraîneur.

"On est tous amoureux de ce ski. On est tous heureux. Je suis un enfant de 50 ans. Quand j'ai des skis aux pieds, je suis le plus heureux du monde. Mais c'est pas parce que c'est comme ça qu'on est heureux qu'il ne faut pas voir la réalité en face. La réalité, elle est qu'on a de moins en moins de neige, ce sera très rare. Ce sera un peu comme le champagne, c'est à dire que c'est sûrement très bon, mais on n'en boit pas tous les jours, ce sera exceptionnel".

Le rêve olympique

Comme tout athlète dans les Hautes-alpes, il a été bercé par le rêve olympique. Mais des jeux chez lui en 2030, c'est devenu le cauchemar de ce militant écologiste : "J'ai appris à skier à Chaillol. Ma famille était à Chaillol. J'étais heureux là-haut. Chaillol regardez, c'est là-haut, il n'y a plus de neige, ça ne va pas. C'est humain, très difficile à accepter. Quand je suis né, ma grand-mère m'a fait des anneaux olympiques sur mes langes... donc depuis la naissance, on baigne dedans. C'est notre quotidien. Et là, d'un coup, il faut faire fi du passé et anticiper a minima le futur".

Stéphane a même participé aux Jeux paralympiques de Vancouver comme entraîneur. Mais, choqué par son propre bilan carbone, il décide en 2010 de tout quitter, l'équipe de France et ses sportifs, comme Emilie : "Au début, je trouvais Stéphane un peu virulent et en fait, ce sont des gens comme ça qui font avancer, qui font changer les mentalités. Nous on voit la réduction, le peu d'enneigement, qu'il y a les annulations de courses, les conditions de ski qu'on a là, c'est vraiment concret. Et là, on se dit ça va vraiment trop vite.Je suis une passionnée des Jeux, moi aussi. Mais là, là, il va falloir, il faut qu'on réagisse".

Une neige de plus en plus haute chaque hiver

Pour appuyer son propos, Stéphane Passeron tient à nous conduire à quelques kilomètres de là. La station de Gap Bayard où des générations d'enfants ont appris le ski de fond. Mais la station vient d'annoncer qu'elle renonçait désormais aux canons à neige.

"Et là, ce qui est surtout choquant, s'étonne Stéphane Passeron, c'est que voilà, on est, on arrive maintenant à février, mi-février et on voit que maintenant il y a aussi un golf à Bayard et il est vert !".

Donc comment continuer à faire croire que ça va être neige et chalet en 2030 ? C'est juste du mensonge, c'est détourner la vérité. Il y aura de la neige à 2500 mètres d'altitude.

Stéphane Passeron

à France 3 Provence-Alpes

Pourtant, une grande majorité d'élus locaux soutient le projet de jeux en 2030, derrière Renaud Muselier. Les sites choisis Montgenèvre et Serre-chevalier seraient suffisamment haut pour garantir la neige et le froid dans six ans.

Le Fort Vauban, probable futur village olympique

Un optimisme qui ne convainc pas nombre d'habitants. Comme Delphine et Stéphane qui viennent d'apprendre que le fort Vauban pourrait être le futur village olympique de Briançon.

Face aux pistes qui peinent cet hiver encore à blanchir, eux voudraient sortir de l'économie du tout ski. D'autant qu'à leurs yeux, les grands travaux des jeux ne profiteraient pas aux petites entreprises locales.

Selon Delphine Larat, habitante de Briançon "les petites entreprises, elles, n'ont pas les moyens de postuler, de candidater à des gros appels d'offres. Elles n'ont pas les moyens, les ressources humaines, les logistiques. Parce qu'il faut répondre à de gros appels à projets qui sont sur des plateformes avec un personnel qui est un peu aguerri à ce genre d'appel d'offres. Et en fait, les personnes ne peuvent pas le faire dans les Hautes-Alpes".

Une consultation populaire attendue

Rénover ce site pour y loger des athlètes, le projet leur semble beaucoup trop coûteux. Stéphane Faure-Brac, habitant de Briançon refuse de signer un chèque en blanc à l'olympisme : "Je n'ai jamais vu les JO dans aucun programme, que ce soit régional, départemental, local, les JO on n'en a jamais entendu parler au moment des élections, surtout sur des projets qui engagent de telles sommes. On peut quand même se dire, allez, on va demander à la population, on va faire tout ça ensemble. Après, si la majorité est d'accord, nous les minoritaires, on va se plier. On va se plier sans souci. Mais un bon coup de démocratie, ça ne ferait pas de mal sur ce type de projet. Et d'ailleurs, il est encore temps".

Cette consultation populaire, tous les militants la réclament. Les autorités ont beau promettre des jeux sobres et responsables pour les Alpes en 2030, le débat n'a pas fini d'animer ces pistes de ski.

Enquête de Région "De l’or blanc à l’or vert"
Mercredi 28 février à partir de 23h15
Et déjà sur france.tv
Un magazine de 52 minutes
Présenté par Nathalie Layani

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