Les militants se sont invités ce samedi 6 janvier, sur la route des stations des Alpes, au péage de la Saulce sur l'autoroute A 51, pour sensibiliser les vacanciers à l'enjeu de la candidature française aux jeux olympiques et paralympiques de 2030.
Du ski, du patin et même du bobsleigh sur goudron. A six mois de la décision du CIO, les militants "NO JO" ont exprimé de manière festive leur opposition aux JO de 2030 dans les Alpes. Ils étaient une trentaine, ce samedi 6 janvier, au péage de la Saulce, sur l'autoroute A51, provoquant de gros ralentissements en ce jour de retour des vacances de Noël sur les routes des stations des Alpes du Sud.
"On ne lâchera rien"
Des rassemblements ont eu lieu ce samedi dans les Hautes-Alpes, en Isère et à Paris. Parti des Hautes-Alpes, le mouvement se propage dans les Alpes du Nord. "Dans le sud, on est déjà organisés depuis longtemps, mais on voit qu'en Savoie et Haute-Savoie, ça commence à vraiment bouger, on se dit que tout le monde se rend compte que c'est acheter les derniers flocons de neige pour sept milliards, et encore, ce sera peut-être de la neige artificielle, explique l'ancien fondeur Stéphane Passeron, membre du collectif NO JO, présent à la Saulce, on ne lâchera rien".
Enjeux financiers et climatiques
Les opposants dénoncent le coût exorbitant de l’organisation de ces jeux et leur impact sur le réchauffement climatique.
Après le retrait des candidatures suisse et suédoise pour 2030, le comité international olympique (CIO) n'a conservé que la candidature de la France le 29 novembre dernier. L'attribution des JO devrait être officialisée lors de la prochaine session du CIO à Paris en juillet 2024, juste avant le début des Jeux d'été dans la capitale. Il s'agirait des premiers JO d'hiver organisés en France depuis Albertville en 1992.
La colère de Fourcade à Oberhof
Et même si les jeux sont faits, Stéphane Passeron veut encore croire qu'une prise de conscience est encore possible, après le coup de colère de Martin Fourcade contre la Fédération internatione de biathlon (IBU).
"De combien d'années à répandre de la neige artificielle (produite dans un gigantesque frigo) sur des sols détrempés, l'IBU a-t-elle besoin avant de suivre ses engagements concernant le climat ? Il est peut-être temps de choisir un lieu qui correspond à notre époque", demande-t-il sur X (ancien Twitter).
How many years of spreading artificial snow (produc
ed in a giant fridge) on soaked ground do @biathlonworld need to follow his environmental engagements?
— Martin Fourcade (@martinfkde) January 3, 2024
Perhaps time to choose a venue who fits with our era. #oberhof https://t.co/5yqSZvujwO
"On voit que Martin Fourcade a fait une déclaration hier, en disant que ça tient plus la route d'organiser une coupe du monde au Oberhof, à cause des problèmes climatiques, et il fait partie au comité olympique, note Stéphane Passeron. "Mais il ne se rend pas compte, il dit que ce n'est pas bien au Oberhof et il continue de dire que c'est très bien au Grand Bornand, alors qu'on est à 900m, et on n'est pas en Europe centrale, ça ne peut pas marcher".
Une pétition, adressée au président de région Renaud Muselier, a recueilli près de 6500 signatures depuis juillet. Le collectif qui regroupe des habitants et des associations, demande "la tenue d'une consultation populaire par référendum, ainsi que l'organisation de débats publics contradictoires, concernant la candidature des Alpes aux J.O. d'hiver 2030".