Voilà qui n'était pas du tout envisagé. Astrid Baud-Roche, adjointe au maire sortante et candidate DVD, arrivée en seconde position le 15 mars dernier, se rallie finalement au candidat sans étiquette Franck Dalibard, arrivé quatrième, et chantre d'une mairie participative. Un mariage détonnant.
C'est un mariage étonnant à plus d'un titre. D'abord parce qu'en politique, il est extrêment rare qu'une candidate qui arrive seconde, la DVD Astrid Baud-Roche (17.9% des voix) se rallie à un concurrent arrivé... quatrième ! Dans le cas présent, le chef d'entreprise sans étiquette Franck Dalibard (10.3% le 15 mars dernier). Un acte d'effacement qu'Astrid Baud-Roche justifie par une volonté "de dépasser les égos pour le bien de Thonon". L'élue, actuelle adjointe au maire en charge des écoles, nous confiait il y a quelques jours avoir été très "accaparée par la gestion de la crise sanitaire".
"Le Covid a marqué les esprits"
Voilà qui a sans doute pesé dans sa décision, comme le confirme son nouvel allié Franck Dalibard joint par France 3 Alpes : "Le Covid a marqué les esprits, nous nous sommes aperçus que nous avions des compétences complémentaires et qu'il y avait beaucoup de méconnaissance entre nous".
Un mariage auquel le principal intéressé confie ne pas avoir cru. Du moins, au début : "je n'aurais jamais pensé que je puisse travailler avec Astrid Baud-Roche. Mais elle a su, avec une grande intelligence politique, se ranger à nous. J'ai une autre expérience que la sienne et j'ai démontré, avec ma liste - J'aime Thonon - ma capacité à faire travailler des gens venus d'univers différents. Je suis vraiment content qu'Astrid ait vu cela. Avec elle, nous allons construire un projet innovant, pragmatique et au service du bien commun. C'est ce dont les villes ont besoin après la période que nous venons de vivre".
"Nous voulons contrer C. Arminjon et le Front national"
Et le candidat de pointer un autre avantage à cette union, à savoir se remettre en selle face à Christophe Arminjon (35.5%) soutenu par les Républicains, l'UDI et le Rassemblement national : "Nous voulons contrer Christophe Arminjon qui représente l'immobilisme et le Front national. Ce qui est dommage, c'est que nous avons proposé ce front républicain au candidat PS qui l'a refusé".
Rarement Thonon avait connu une élection aussi ouverte, avant le premier tour. A peine engagée, la campagne pour le second s'annonce encore plus disputée et palpitante. Elle opposera donc Christophe Arminjon, Jean-Baptiste Baud (DVG) et Franck Dalibard qui promet toutefois "de ne pas changer de cap" en misant, aujourd'hui comme hier, sur sa volonté de "donner aux Thononais une mairie vraiment participative".