Pour la première fois depuis deux décennies, les élections municipales pourraient causer des remous à Evian-les-Bains. Parmi les candidats déclarés, il y a ceux qui souhaitent poursuivre dans la lignée de l'ancien maire Marc Francina, décédé en 2018, et ceux qui veulent tourner la page.
Elle est l'un des fiefs de la droite en Haute-Savoie. Pendant 23 ans, Evian-les-Bains n'a eu qu'un seul maire : Marc Francina, figure de l'UMP puis des Républicains. L'édile a tenu les rênes de la ville jusqu'à son décès en 2018, au cours de son quatrième mandat, à l'âge de 70 ans. Et les Evianais n'ont rien oublié de son action. Le Palais lumière, la MJC, la promenade des quais ou encore la Maison des sources, Marc Francina a laissé son empreinte à Evian.
Celle qui se présente comme son héritière, c'est son ancienne adjointe, l'actuelle maire d'Evian Josiane Lei. Aujourd'hui candidate, elle entend bien défendre son bilan. "Marc Francina a développé cette ville en 23 ans il a fait des choses extraordinaires, à nous de continuer à développer cette ville. Il y a des constructions, nous sommes souvent attaqués sur ces constructions mais elles sont obligatoires puisqu'il y a des lois : la loi Elan avec l'obligation de la préfecture de construire", défend la maire sortante divers-droite.
Continuité ou changement de cap
Le bilan de la municipalité sortante est très critiqué par Stéphane Cannessant, candidat soutenu par La République en marche. Dans une ville toujours plus attractive, comptant près de 10 000 habitants, il dénonce une urbanisation incohérente.
"On dégrade l'image de notre ville au fur et à mesure, en construisant des choses qui ne sont pas coordonnées en terme de style et de service, estime le candidat étiqueté divers-centre. On voit des immeubles qui se construisent dans tous les sens, on n'a pas anticipé le stationnement, on n'a pas anticipé les transports, les écoles, les crèches, les réseaux de téléphone portables, le trottoirs à certains endroits... Il y a un vrai travail global d'anticipation à faire."
A la tête d'une liste citoyenne, Jean Guillard joue lui la carte du renouvellement. Pour tourner la page de l'ère Francina, il entend d'abord s'attaquer aux transports. "On est dans une politique du tout-voiture, il n'y a aucune piste cyclable à part celle qui va de l'embarcadère à l'office de tourisme qui n'est pas sécurisée. Quand on voit le changement des mentalités, on est vraiment dans une évolution de la mobilité, les grandes villes le font et quand on voit les gens qui sortent de l'embarcadère, ils sont tous en vélo, en trottinette. Il faut vraiment avoir conscience que la mobilité est en train de changer te le rôle du politique est d'anticiper ces changements", explique-t-il.
Continuité, changement de génération, voire de cap... Pour la première fois en 25 ans, une élection municipale pourrait causer quelques remous dans la paisible cité thermale au bord du lac Léman.
