Ce mardi 11 mars, alors que les particules sont de retour, notamment en Isère, une ONG a déposé une plainte au pénal pour dénoncer "le scandale sanitaire" de la pollution de l'air.
Ecologie sans frontière a remis sa plainte contre X pour "mise en danger d'autrui" au procureur du pôle santé publique du Tribunal de grande instance de Paris. L'association dit ainsi vouloir "réagir à l'inertie des pouvoirs publics et mettre en avant le scandale sanitaire de la pollution de l'air", récemment classée cancérogène par l'Organisation mondiale de la santé, en rappelant "les dizaines de milliers de morts par anticipation et les centaines de milliers d'hospitalisations pour des problèmes cardio-vasculaires, respiratoires" liés à cette pollution. L'issue de cette plainte reste incertaine car il va falloir identifier qui poursuivre et établir un lien certain avec son action et la mise en danger d'autrui.Cette plainte intervient alors que les vallées alpines sont touchées par un nouvel épisode de pollution aux particules, en raison de conditions météorologiques défavorables à la dispersion de ces polluants, notamment émis par les moteurs diesel et certains chauffages domestiques.
La pollution des vallées alpines
Pour l'heure, le nord Isère est en alerte mais le stade d'information et de recommandations est aussi activé dans la zone urbaine des Pays de Savoie et le bassin Lémanique. Ce mercredi 12 mars, les conditions météorologiques devraient être similaires. Du coup, l'épisode pollué devrait perdurer et pourrait même concerner d'autres zones en Rhône-Alpes. Grenoble risque une fois encore d'être touchée. Si l'agglomération est passée 'entre les mailles du filet' ces derniers jours, c'est sûrement en raison des vacances et d'une moindre circulation sur la rocade. Quoiqu'il en soit, les médecins de Grenoble relèvent de plus en plus de cas de toux chroniques. Des maux souvent imputés à la pollution.
Reportage Damien Borrelly et Nathalie Rapuc
Intervenants : Pascal Bergeret; Jean-Pierre Laigle; Nicolas Vigier, Ingénieur à Air Rhône-Alpes; Dr Thierry Michalak, médecin généraliste
En raison de dépassements trop fréquents des valeurs limites européennes pour ces particules, la France risque une condamnation et pourrait prochainement devoir régler des amendes de plusieurs dizaines de millions d'euros.