Depuis le 1er janvier 2025, la vignette Crit'Air devient obligatoire dans de nombreuses grandes villes françaises. Cependant, certaines catégories de véhicules bénéficient d'exemptions ou de dérogations temporaires.
Avec le passage en Zone à Faibles Émissions - mobilité (ZFE-m) de plusieurs villes en France, les usagers découvrent que la vignette Crit’Air devient de fait obligatoire. En effet, il faut pouvoir prouver que son véhicule est autorisé à circuler. C’est le cas à Nancy en Meurthe-et-Moselle, par exemple, depuis le 1ᵉʳ janvier 2025. Les automobilistes rencontrés par l’une de nos équipes sont surpris. Certains ne l’ont pas encore commandée, d’autres l’ont, mais elle est rangée.
Sur le site de la Métropole du Grand Nancy, on apprend que "ce type de dispositif est déjà mis en place dans 250 villes ou agglomérations en Europe, avec un effet reconnu sur la réduction des émissions de polluants issus des transports."
La ville présente le calendrier : "Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les poids lourds (PL), bus/cars et véhicules utilitaires légers (VUL) classés Crit’Air 5 ou Non Classés ne seront plus autorisés à circuler dans la ZFE-m. Au 1ᵉʳ janvier 2028, cette interdiction sera étendue aux véhicules légers (voitures et 2/3/4 roues motorisées) classés Crit’Air 5 ou Non Classés."
Les contrevenants risquent une amende de 68 euros pour une voiture et de 135 euros pour un poids lourd.
Des conseils et des aides financières
La métropole du Grand Nancy a tout prévu avec la possibilité de se faire conseiller pour sa mobilité, soit en prenant un rendez-vous auprès de l’Agence Locale de l’Énergie et du Climat (ALEC) ou par téléphone au 03 83 37 25 87. Il existe aussi des aides financières "pour les propriétaires de véhicules Crit’Air 4, Crit’Air 5 et Non Classés détenus depuis au moins deux ans. Elles peuvent être sollicitées dès 2025 pour les professionnels et à partir de 2026 pour les particuliers. Elles nécessitent un rendez-vous préalable avec le conseiller mobilité." Si votre véhicule est en Crit’Air 4, la Métropole peut aussi vous proposer un rendez-vous pour une aide financière pour un véhicule moins polluant. Strasbourg, Paris, Toulouse, Grenoble, Lyon ou encore Nice proposent des aides similaires.
Metz en attente
L’Eurométropole de Metz (46 communes, 230 000 habitants), qui doit aussi respecter cette mesure, a prévu sa mise en place à l’été 2025. Dans le Grand Est, cinq zones à faibles émissions existent : Strasbourg et Reims, qui avaient déjà mis en application ces ZFE, rejointes désormais par Nancy et prochainement par Metz et Mulhouse.
Pour ceux qui ne se sont pas encore procuré la vignette, c’est toujours possible sur le site du ministère.
Des véhicules exemptés de vignette
Les véhicules électriques et ceux à hydrogène sont classés Crit'Air 0 : ils peuvent donc circuler librement. Mais plus surprenant, les véhicules de collection, immatriculés avant 1997 et possédant une carte grise de collection, ne sont pas soumis à la vignette Crit’Air. Il en va de même pour les véhicules d’urgence et de secours et, sous certaines conditions, les véhicules transportant des personnes handicapées peuvent aussi être exemptés.
Il existe des exceptions temporaires pour certains véhicules dans les Zones à Faibles Émissions (ZFE) en 2025.
Dans un document, la Metropole de Nancy, écrit : "Pour répondre à des besoins de déplacements ponctuels, la Métropole du Grand Nancy créée une dérogation permettant l’usage occasionnel d’un véhicule sous la forme d’un « Pass ZFE ». Le pass ZFE permet à tout véhicule d'obtenir pendant 24 heures une dérogation lui permettant de circuler et de stationner au sein de la ZFE. Il peut être demandé 24 fois par an au maximum. Des dérogations complémentaires sont proposées pour :
- Assurer la permanence de l’accès aux soins (hôpitaux et cliniques),
- Soutenir les entreprises en difficulté,
- Tenir compte des délais de livraison (conducteurs pouvant justifier de l’achat de véhicules
conformes avec des délais de livraison importants), - Soutenir certaines filières économiques (commerçants ambulants non sédentaires,
approvisionnement en circuits courts), - Soutenir les activités solidaires (associations de sécurité civile, associations et entreprises
disposant de l’agrément ESUS, véhicules des services d’aide et d’accompagnement à domicile,
etc.), - Pour la continuité d’organisation d’événements,
- Raisons techniques ou économiques : elles concernent les véhicules pour lesquels des alternatives
sont difficiles à envisager (véhicules aménagés (VASP), camions-citernes, bétonnières, véhicules
frigorifiques, etc.), les convois exceptionnels, le transport de matières dangereuses."
Ailleurs, le Grand Lyon propose une dérogation appelée "Petit rouleur" qui permet à certains véhicules de circuler jusqu'à 52 jours par an. Certaines villes peuvent accorder des dérogations pour des événements spécifiques ou des situations particulières, comme des déménagements ou des travaux urgents.
Des effets attendus sur la santé
D’après Santé Publique France, "chaque année près de 40 000 décès seraient attribuables à une exposition des personnes âgées de 30 ans et plus aux particules fines (PM2,5). Ainsi, l’exposition à la pollution de l’air ambiant représente en moyenne pour les personnes âgées de 30 ans et plus une perte d’espérance de vie de près de huit mois pour les PM2,5." Précisons que les particules fines sont émises par les activités humaines comme le trafic routier, le chauffage ou l'industrie.
D'autres villes seront prochainement concernées par la Zone à Faibles Émissions - mobilité.