L'étape de coupe du monde de télémark, prévue aux Houches les 10 et 11 janvier prochains, a dû être annulée, faute de neige. Les Français devront attendre début février pour évoluer à domicile, à Saint-Gervais. L'occasion de découvrir la discipline ancestrale du ski, en Haute-Savoie.
Ce devait être la première étape de l'année 2024, à la maison, pour les télémarkeurs français.
"Malheureusement les dieux de la météo ont conspiré contre nous. Les conditions aux Houches sont telles que nous ne serons pas en mesure d'y organiser les courses début janvier. Il n'y a tout simplement pas assez de neige sur la piste principale et sur la piste de réserve", a indiqué Adrian Perry, du comité d'organisation sur les réseaux sociaux, il y a quelques jours.
"On a décidé d'annuler parce qu'on n'avait ni le temps de préparer, ni la capacité à produire de la neige sur l'une des deux pistes de télémark. On est sur le haut de la station et on a seulement 20 cm de neige", confirme Sébastien Mansart, entraîneur de l'équipe britannique et co-organisateur de l'épreuve aux Houches avec son club Mutliglisse (basé à Servoz).
Pas assez de neige pour façonner la piste
"Je ne peux rien faire, je ne peux pas modeler le tremplin, je ne peux pas modeler de virages relevés, on ne peut pas assurer la sécurité parce que les filets pour une course ne tiendraient pas", poursuit-il.
"La piste de réserve, qui elle, a des canons à neige, n'a pas pu produire de neige parce qu'il n'a pas fait assez froid".
L'occasion de donner de la visibilité à la discipline ancestrale du ski devra donc attendre les 1ᵉʳ et 2 février à Saint-Gervais, où se déroulera la prochaine étape française de Coupe du monde.
"On a besoin de visibilité et de courir à la maison, pour les locaux. On avait pas mal de jeunes qui devaient faire leur première course à la maison, donc c'est repoussé à Saint-Gervais", indique Sébastien Mansart.
Une discipline complète et exigeante
Le télémark, discipline aussi physique qu'esthétique, est le trait d'union entre le ski alpin et le ski nordique. Il se pratique sur skis alpins avec le talon libre.
Mais la descente n'est pas la seule épreuve : vitesse, sauts et remontée en skating font partie des prérequis pour les télémarkeurs. À ce titre, ils font partie des skieurs les plus complets, et le télémark parmi les disciplines les plus exigeantes.
Si la vitesse est de mise, le style est, lui aussi, primordial. Le télémark est un sport à jugement, comme le freestyle ou le patinage artistique.
Il compte très peu de licenciés dans l'Hexagone, une centaine de pratiquants seulement se retrouvent sur les championnats nationaux. Malgré tout, la France est l'une des premières nations au rang mondial avec 45 athlètes dans le circuit international.
La France parmi les plus grosses nations du télémark
"La France est la plus grosse cylindrée", affirme l'entraîneur haut-savoyard. "Le circuit des Coupes de France est le plus costaud d'Europe. Beaucoup d'étrangers viennent participer à nos compétitions car on arrive à organiser beaucoup de courses", dit-il. La Suisse compte, elle aussi, un contingent important d'athlètes. "Mais on est tout petit par rapport à l'alpin en termes de volume et de moyens".
La station des Houches se tient prête à accueillir le circuit international, plus tard dans la saison, si d'autres sites devaient annuler faute de neige.
Une soixantaine de télémarkeurs, représentant une dizaine de nations, se retrouveront dans moins d'un mois à Saint-Gervais. En attendant, ils ont rendez-vous à Thyon, dans le Valais en Suisse, dès ce dimanche 7 janvier.