Depuis ce lundi, le désaccord entre l'association d'entreprises Outdoor Sports Valley et la région Auvergne-Rhône-Alpes semble être réglé. OSV, qui a signé une tribune pour des JO d'hiver 2030 plus durables, a clarifié sa position après que la Région a menacé de supprimer ses aides.
"On a essayé de dialoguer, de recréer un lien et de comprendre ce qui a pu expliquer cette situation", explique Cédric Georges, président de Outdoor Sports Valley (OSV), un groupement d'entreprises des sports outdoor basé à Annecy.
"On a bien clarifié les choses. On a montré qu'on était en soutien total et entier de ces Jeux olympiques et qu'on souhaitait avant tout également mettre un cadre. C’était l'objectif de cette tribune qu'on saluait", explique-t-il. Des propos tenus trois jours après une conférence de presse où OSV et la Région Auvergne-Rhône-Alpes ont montré leur entente et leur volonté de continuer ensemble.
Dans un entretien accordé à France 3 Alpes, le président est revenu sur cet épisode de mésentente. Il a également décrit la manière dont OSV envisage de prendre part au comité consultatif présenté ce lundi 12 février, devant réunir plusieurs experts de la montagne pour débattre des idées environnementales pour la candidature des Alpes françaises aux JO-2030.
La Région AURA, qui contribue à hauteur de 36 % dans le budget de OSV, soit plus de 600 000 euros par an, avait menacé de supprimer ses subventions à l'association après la signature d'une tribune en faveur de JO plus durables.
Le souhait ce n’était pas de se quitter brutalement comme ça, mais de pouvoir continuer notre partenariat.
Cédric GeorgesPrésident d'Outdoor Sports Valley
France 3 Alpes : On a l’impression que ce malentendu avec la Région aurait pu être évité ?
Cédric Georges : C’est possible. On a pu échanger après cet incident. En toute intelligence, on a pu dialoguer. [...] Maintenant, notre souhait, ce n’est pas de créer de polémique non plus. Cette signature, c'était vraiment pour dire : il nous faut un cadre. Et de là, je pense que l’idée du comité consultatif est intéressante. OSV va y contribuer. On va pouvoir devenir acteur. C’est en ça qu’on est également ravi de l’évolution de cette situation.
On a pu également communiquer un nouveau partenariat. Le souhait ce n’était pas de se quitter brutalement comme ça, mais de pouvoir continuer notre partenariat. Et je crois qu’il y a cette entente et cette volonté d’aller dans ces Jeux 2030, mais également de développer cette industrie au sein de la Région qui est très importante.
France 3 Alpes : Quel est le cadre idéal ?
Cédric Georges : Le cadre idéal, pour moi, c'est déjà de clarifier un peu ce qui peut être fait pour que ces Jeux soient les plus durables possibles, dans les six ans qui nous séparent de 2030. Après, je ne suis pas un expert non plus de la COP 21 et de tous les engagements faits par rapport aux limites planétaires. Je laisserai plutôt les spécialistes s'exprimer.
Ce sont plutôt des experts qu'il faut aussi savoir intégrer et écouter. J’espère qu’ils auront aussi leur mot à dire lors de ce comité.
Cédric GeorgesPrésident d'Outdoor Sports Valley
France 3 Alpes : Quel est pour vous le rôle de Protect Our Winters (POW), association adhérente à OSV depuis avril 2023, signataire de la tribune, qui compte jouer son rôle de sentinelle jusqu'en 2030 ?
Cédric Georges : POW ou d’autres associations ONG sont intéressantes parce que ce sont vraiment des experts dans ce qui peut être fait. D’ailleurs, POW ou Mountain Riders collaborent déjà avec la Région ou avec des stations sur : comment faire de la mobilité douce pour avoir l'impact le plus positif par rapport à la transition ou à la mobilité. Ce sont plutôt des experts comme ceux-ci qu'il faut aussi savoir intégrer et écouter. J’espère qu’ils auront aussi leur mot à dire lors de ce comité. En tout cas, on les consultera pour apporter les idées par rapport à ce comité consultatif.
France 3 Alpes : Auriez-vous pu prendre la tangente et vous passer des 600 000 euros de la Région ?
Cédric Georges : Question intéressante. L'idée, ce n’était pas forcément de créer un clivage et de se séparer brutalement. Après, d'un point de vue financier, on a de plus en plus la capacité à se gérer de façon autonome. On est arrivé à bien augmenter nos recettes privées. Ma vision, c'est également de dépendre un peu moins des fonds publics. [...] Mais quand on a un impact économique, c'est important aussi de travailler avec le Grand Annecy ou avec la région AURA. [...] Garder ce lien, pour nous, est quand même clé."