Le procès en assises de celle que l'on a surnommé "l'empoisonneuse" a débuté ce lundi 15 janvier 2018 à Nice. Patricia Dagorn est accusée de la mort de deux hommes sur la Côte d'Azur. Elle avait déjà été condamnée dans une affaire similaire en Haute-Savoie.
Le procès de Patricia Dagorn, accusée d'être une empoisonneuse en série venue sur la Côte d'Azur escroquer des veufs, dont deux sont décédés en 2011, s'est ouvert ce lundi 15 janvier 2018 à Nice.
Extraite lundi de sa cellule de la maison d'arrêt de Nice en retard en raison du mouvement de protestation des gardiens de prison, Patricia Dagorn est apparue dans le box des accusés flottant dans un survêtement rouge et noir trop grand, une allure dépenaillée sans rapport avec l'engageante femme blonde inscrite en agence matrimoniale, qui séduisait des hommes plus âgés il y a sept ans.
Jugée pour l'assassinat par empoisonnement d'un ancien artisan du BTP Franceso Filippone, retrouvé mort dans sa baignoire à 85 ans à Mouans-Sartoux, l'accusée de 57 ans comparaît aussi pour l'assassinat d'un SDF de 65 ans, Michel Kneffel, rencontré à son arrivée sur la Riviera en 2010.
Patricia Dagorn est également accusée d'avoir tenté de droguer au Valium un retraité niçois, Ange Pisciotta, lors d'un réveillon fin 2011 ainsi qu'un fringant nonagénaire de Fréjus, rencontré peu après, Robert Vaux, ancien marin à la retraite confortable et très seul depuis le décès de son épouse, qui l'avait prise sous son aile et logée début 2012.
Elle aurait agi par appât du gain, l'enquête ayant démontré que la quinquagénaire alors dans la fleur de l'âge a obtenu de l'argent, ou cherché à pouvoir hériter de ses victimes.
Déjà condamnée à 5 ans de prison dans une affaire similaire en Haute-Savoie, celle que les médias surnomment la "Veuve noire de la Côte d'Azur" ou "L'Empoisonneuse" risque cette fois-ci la perpétuité. Elle nie en bloc et ses avocats plaideront l'acquittement.
"C'était comme un rayon de soleil en hiver. Quand vous êtes avec une femme plus jeune, on sait que cela ne va pas durer mais on n'est pas maso, on ne va pas refuser un bon moment", a expliqué en marge de l'audience Robert Vaux, partie civile au procès aux côtés de M. Pisciotta et des enfants de M. Filippone.
M. Vaux, dont le témoignage, prévu mardi, est très attendu, raconte volontiers avec humour la mésaventure dont il est sorti vivant : "Dans la semaine où j'allais très mal, elle a écrit deux lettres et fait un fax à mon notaire demandant la jouissance de tous mes biens. A l'époque, même la pharmacienne m'avait dit : +Robert, t'es en danger, tu pourrais écrire un roman+".