Un vrai camp de base d'une quarantaine de places a été installé à quelques mètres du refuge de Tête-Rousse, sur la voie normale d'accès au mont Blanc. Une nouveauté pour protéger ce site naturel classé et les alpinistes qui y transitent.
Six petites tentes rouges et blanches installées sur des plateformes avec le sommet du mont Blanc d'un côté et une vue panoramique sur la vallée de l'autre. Le nouveau camp de base de Tête Rousse, situé à 3.200 mètres d'altitude, accueille entre 20 et 40 personnes par jour. Des alpinistes qui, avant de se lancer dans l'ascension du Toit de l'Europe, misent sur une approche plus "nature" de la haute montagne.
"Je suis venu il y a quelques années, nous avions porté notre tente et dormi ici avant de rejoindre le sommet du mont Blanc. Cette fois nous avons juste réservé il y a quelques jours et c'est très chouette !", s'enthousiasme Jan, un alpiniste Tchèque qui va passer deux nuits dans ce camping à 30 euros la nuit.
Les 40 places de ce bivouac viennent compléter les 72 lits du refuge voisin de Tête Rousse. "Ca permet de concentrer les alpinistes au même endroit, notamment pour la gestion des déchets, explique Philippe Godard, membre de la brigade blanche qui contrôle quotidiennement les justificatifs de réservation des alpinistes se lançant dans l'ascension du mont Blanc. Ca permet aussi d'éviter que les gens montent du bas de la vallée au sommet du mont Blanc avec d'énormes sacs à dos et leur matériel de camping."
Car le camping sauvage est désormais interdit dans ce site naturel classé. Depuis 2018, les modalités d'accès au mont Blanc sont plus strictes : seulement 124 alpinistes par jour peuvent emprunter la voie normale menant au Toit de l'Europe et une licence est nécessaire pour tous ceux qui s'y rendent. Avec cette nouvelle réglementation, les professionnels misent sur la citoyenneté et l'engagement des alpinistes.
Depuis l'ouverture officielle le 1er août, 300 personnes ont dormi dans le camp de base de Tête Rousse. Une solution provisoire pour 5 ans, mais le consensus semble être trouvé entre les professionnels de la montagne. Un moyen de gérer et réguler la surfréquentation au Mont-Blanc.