Coll'Air Pur demande l'ouverture d'une enquête sanitaire dans la vallée de l'Arve et la publication du registre des cancers pour évaluer "les risques encourus par les habitants".
Dans la vallée de l'Arve, au pied du Mont-Blanc, les habitants n'en peuvent plus que leur territoire soit connu comme l'un des plus pollués de France. Après avoir reçu les derniers résultats d'analyse relevant "une quantité préoccupante" d'hydrocarbure aromatiques polycycliques (HAC) dans les sols, le Coll'Air Pur demande l'ouverture d'une enquête sur les risques sanitaires encourus par les habitants.
Du benzo(a)pyrène a notamment été retrouvé dans les sols, un polluant de l'air persistant qui préoccupe le collectif. "Il est toxique pour les êtres vivants, pouvant induire des anomalies génétiques, des risques d'infertilités, nuire au développement et entraîner des effets néfastes à long terme", détaille Coll'Air Pur dans un communiqué.
Hormis ces analyses des sols, des prélèvements ont été effectués dans les eaux du lac de Passy, à quelques kilomètres de Chedde. Les résultats montrent la présence de perchlorate dans les eaux de baignade.
"Soupe chimique"
Un perturbateur endocrinien pouvant provoquer des "irritations au niveau des muqueuses et de la peau" selon le collectif, bien qu'il ne soit classé cancérigène par aucun organisme de santé. Il viendrait d'une ancienne usine de fabrication d'explosifs, selon ce même communiqué. Ces analyses, menées par le laboratoire européen Agrolab, ont été rendues possibles par un financement participatif lancé cet été.
Ces deux polluants détectés "s'ajoutent à la liste des polluants déjà retrouvés dans les précédentes analyses", formant "une soupe chimique", dénonce Coll'Air Pur. Face à ces résultats, les membres de cette association militant pour améliorer la qualité de l'air demandent l'ouverture du registre des cancers.
"Une enquête sanitaire doit compléter ce registre afin d'évaluer les risques encourus par les habitants exposés et leur fournir une information transparente", demande le collectif. En fonction des résultats de l'enquête demandée, Coll'Air Pur demande aux autorités compétentes de "prendre de toute urgence leurs responsabilités (...) pour la protection des populations".