Les 2 jeunes hommes interpellés à la suite de la profanation d'une 15aine de tombes - dont celles de victimes du car d'Allinges - ont été renvoyés devant le tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains. Ils y seront jugés le 11 décembre.
Agés de 18 ans, ils sont inculpés pour "profanation de tombes, vols, dégradations (sur un oratoire isolé à la sortie du village) et usage de stupéfiants".
Présentés mardi 20 novembre au parquet, ces deux jeunes, l'un lycéen et l'autre en recherche d'emploi, ont été placés sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention. Ce contrôle leur impose une "restriction de sortie la nuit et une obligation de consultation médicale", a expliqué Patrick Steinmetz, le procureur de la république de Thonon-les-Bains.
L'enquête a mis en évidence "une très forte consommation d'alcool qui explique en partie le passage à l'acte", et une consommation "plus occasionnelle" de cannabis, a-t-il ajouté.
Ils ont reconnu avoir agi "pour s'amuser"
Les deux jeunes ont expliqué avoir procédé à ces profanations "pour s'amuser", ils n'avaient pas conscience de la transgression qu'ils étaient en train de commettre. En revanche, "ils ont manifesté un véritable repentir au cours des auditions" a rapporté le procureur.
Les actes de vandalisme avaient été commis dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 novemre, dans le cimetière d'Anthy-sur-Léman, où furent inhumés quatre des adolescents tués lors de la collision en juin 2008 entre un car scolaire et un TER à un passage à niveau à Allinges (Haute-Savoie). Sept adolescents de 11 à 13 ans avaient été tués et 25 blessés.
"Il n'y pas eu de saccage de tombes. Ils ont surtout déplacé beaucoup d'objets et de croix mais sans causer beaucoup de dégradations matérielles", a ajouté le procureur.
Des jeunes du village
Les deux jeunes, nés en 1994, habitent le village d'Anthy-sur-Léman, où le cimetière a été profané. Ils ont été interpellés vers 18 heures et placés en garde à vue au commissariat de Thonon-les-Bains. Selon le commissaire Baptiste Berrod, "les deux jeunes ont reconnu les faits et affirmé avoir agi sous l'emprise de l'alcool et la consommation de stupéfiants".
Estimant, dès le début de l'enquête, qu'il semblait s'agir "d'une dégradation pure et simple", la police avait privilégié la piste d'une "beuverie qui aurait mal tourné". La police technique et scientifique d'Annemasse était intervenue pour rechercher d'éventuelles empreintes digitales et traces d'ADN laissées par les auteurs.
Dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 novembre, des crucifix et des plaques funéraires avaient été déplacés ou renversés, des plantes arrachées mais aucune inscription à caractère religieux ou satanique n'avait été relevée, un drapeau français qui se trouvait sur le monument aux morts du village avait également été dérobé.
Afficher Profanation dans le cimetière d'Anthy-sur-Léman sur une carte plus grandeDans la foulée le lundi 19 novembre, le premier ministre Jean-Marc Ayrault avait exprimé son indignation, et adressé un message de soutien aux familles dont les tombes ont été dégradées.