Se retrouver pointé du doigt par le Premier ministre lui même, voilà qui a du mal à passer pour les maires de Saint-Jorioz et Collonges-sous-Salève! Ces deux communes se retrouvent sur la liste des 36 villes qui ne respectent pas les quotas de logements sociaux, liste communiquée par Manuel Valls.
Lundi 26 octobre, le gouvernement a donc publié une liste de 36 communes qui "ne respectent pas leurs engagements" en matière de construction de logements sociaux. Elles sont jugées comme faisant preuve "de mauvaise volonté".
Mais le problème est un peu plus compliquée que ça. Si l'on prend le cas de Saint-Jorioz, le maire explique que son Plan Local d'Urbanisme datant de 2007 a été annulé en 2010. "Depuis, on a recours à de vieilles règles établies dans les années 90 qui ne faisaient pas obligation aux promoteurs de réaliser des logements sociaux", justifie Michel Béal, maire DVD de Saint-Jorioz qui avoue être "dans une impasse juridique qui dure encore".
Et pourtant, sur le territoire de cette commune du bord du lac d'Annecy, comme souvent en Haute-Savoie, la situation est plus que tendue en matière de logements sociaux.
Reportage Marion Feutry et Jean-Pierre Rivet
Joint par téléphone, le maire de Collonges-sous-Salève, Georges Etallaz, fait face aux mêmes difficultés juridiques: un Plan Local d'Urbanisme annulé il y a deux ans. "Rien n'a pu être construit depuis 2 ans", explique-t-il, "mais nous sommes en train de remettre en place un nouveau PLU."Nous n'avons pas la capacité de terrains suffisante"
"Nous allons faire des efforts", promet l'élu, "dans les futurs programmes immobiliers nous allons imposer 30 à 40% de logements sociaux. Nous aurons même quelques programmes à 100% sociaux. On travaille avec le Préfet, on lui montre notre bonne volonté. Mais on sait aussi que l'on n'atteindra pas l'objectif de 25% de logements sociaux, car nous n'avons pas la capacité de terrains suffisante."