Un an après le quadruple meurtre de Chevaline en Haute-Savoie, une conférence de presse était organisée ce vendredi 6 septembre à Annecy en présence d'enquêteurs français et britanniques qui ont fait le point sur leurs investigations.
Un an après le quadruple meurtre de Chevaline (Haute-Savoie), les enquêteurs ont insisté vendredi sur l'ampleur des investigations engagées pour tenter d'élucider cette énigme, citant l'Irak, le conflit d'héritage et l'espionnage industriel parmi les principales pistes d'investigation. "L'enquête ne piétine pas", a martelé le procureur d'Annecy Eric Maillaud, en ouverture d'une conférence de presse franco-britannique sur le bilan d'un an de travail de fourmi. "Une enquête longue, une enquête complexe, n'est pas une enquête qui piétine. C'est une enquête difficile", a-t-il assuré.
>>> Voir aussi les extraits de la conférence
Les pistes
La piste familiale semble privilégiée depuis l'interpellation, près de Londres en juin, du frère de Saad al-Hilli, Zaïd, mais le suspect a été relâché, faute de preuves. Vendredi, le procureur a évoqué une nouvelle piste, celle de l'espionnage industriel. Ingénieur travaillant pour une société de satellites civils, "Saad al-Hilli, avait en sa possession beaucoup plus de données que son seul emploi ne le justifiait", a expliqué M. Maillaud. "Pour l'instant, on nous dit que tout ça n'avait pas de véritable valeur marchande", a-t-il précisé. "C'est un pan de l'enquête extrêmement complexe, qui va demander énormément de temps".
1.300 auditions et une nouvelle année d'investigations
Depuis un an, policiers britanniques et gendarmes français ont procédé à plus de 1.300 auditions de témoins. En Angleterre, le dossier compte 1.600 pièces et 1.300 rapports de police et une "quantité énorme de travail est en cours", a souligné Nick May, commissaire de la police du Surrey et du Sussex.
Les gendarmes tentent eux d'identifier les auteurs de 4.000 appels téléphoniques passés par des relais proches de la scène de crime. Comme il s'agit souvent d'étrangers, quelque 80 commissions rogatoires internationales (CRI) ont été adressées à une vingtaine de pays.
"Nous avons estimé qu'en termes d'investigation, nous en avions encore au moins pour une année, ne serait-ce que pour le retour des CRI", a pointé le lieutenant-colonel Benoit Vinnemann, commandant de la section de recherches de Chambéry.