Saint-Gervais (Haute-Savoie) : deux poches d'eau sous le glacier de Tête Rousse réveillent les inquiétudes

Près de 40 000 mètres cubes d'eau dorment dans les entrailles du glacier de Tête Rousse, géant qui surplombe la vallée de Saint-Gervais, en Haute-Savoie. Un phénomène naturel qui n'est pas sans conséquence. Le maire craint une nouvelle catastrophe, à l'image de celle de 1892.

Du haut de ses 3 500 mètres d'altitude, le glacier de Tête Rousse domine la vallée de Saint-Gervais. Un géant qui inquiète les habitants, car la catastrophe du 12 juillet 1892 reste gravée dans toutes les mémoires : une vague d'eau, de terre, d'arbres et de pierres haute de trente mètres avait englouti la vallée, faisant près de 175 morts.

Le glacier est depuis sous haute surveillance. Un tunnel de drainage avait même été construit, à 34 mètres de profondeur, pour évacuer les éventuelles poches d'eau. Mais de récentes mesures ont démontré que le glacier était plus profond que prévu. Deux poches, localisées en 2015, font à nouveau planer l'inquiétude sur cette vallée du Mont Blanc.
 
La première, en aval, contient environ 10 000 mètres cubes d'eau et la seconde, en amont, autour de 30 000. Le volume total est évalué à près de 40 000 m3 d'eau, c'est moins que la dernière poche sous-glacière localisée en 2010, mais assez pour représenter un risque.

"S'il arrivait un événement similaire aujourd'hui, on risque 2 300 morts", alerte le maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex. En 120 ans, le secteur s'est développé et urbanisé, laissant craindre une catastrophe encore plus dévastatrice. 

 

Un précédent en 2010


Car si la pression de ces deux poches s'accentuait, le glacier tout entier pourrait imploser, créant une nouvelle déferlante d'eau et de glace sur la vallée. Précisément le scénario catastrophe que les pouvoirs publics veulent éviter. Et pour y parvenir, des mesures doivent encore être prises pour éviter que l'eau continue de s'accumuler.

Mais ce n'est pas la première fois qu'un tel risque plane sur la vallée depuis le début de la décennie. En 2007 déjà, des chercheurs tiraient la sonnette d'alarme, soupçonnant la présence d'une poche sous-glaciaire à 75 mètres de profondeur. En 2010, elle était enfin localisée et sa contenance faisait craindre le pire : 65 000 mètres cubes.
 

Pour réduire le risque d'inondation dans la vallée, des opérations de pompage titanesques ont été lancées. En l'espace de cinq ans, le volume d'eau présent dans la cavité avait été ramené à 10.000 m3.

 
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