Dimanche 23 octobre, la députée EELV Sandrine Rousseau s’est rendue à La Clusaz en Haute-Savoie. Un déplacement en soutien aux zadistes installés dans la forêt qui jouxte la station, pour contester le projet de retenue collinaire sur le plateau de Beauregard.
Sandrine Rousseau s’est rendue en début d’après-midi ce dimanche 23 octobre à La Clusaz en Haute-Savoie. Un déplacement pour soutenir les militants et activistes écologistes d’Extinction Rébellion, installés depuis septembre sur le plateau de Beauregard. Ils contestent le projet de construction d’une retenue collinaire à La Clusaz.
"Ce projet n’a aucun sens"
"Je suis venue là pour défendre les zadistes et dénoncer l’absurdité du projet de retenue d’eau", explique la députée EELV, jugeant ce projet "d’un autre temps" : "L’eau est bien commun qui doit être partagé car il devient rare. Et là, on s’accapare l’eau à des fins de profit et ce n’est plus possible aujourd’hui : l’heure est à l’écologie."
"On retient 60 piscines olympiques d’eau simplement pour faire de la neige artificielle, pour que les riches puissent skier, ce projet n’a aucun sens", insiste Sandrine Rousseau.
Ce déplacement de la députée au lieu deux jours avant que le verdict du tribunal administratif de Grenoble ne soit rendu, ce mardi. Pour rappel, le tribunal avait examiné jeudi le référé déposé par cinq associations demandant la suspension en urgence de l’autorisation accordée au chantier de la retenue collinaire de La Clusaz.
Un projet soutenu par l'exécutif local, contesté par des associations de défense de l'environnement
Ce projet tant contesté de nouvelle réserve collinaire à La Clusaz avait été voté le 29 avril 2021 par le Conseil municipal de la commune. "Nous avons un besoin cruel en eau", avait alors assuré le maire, Didier Thévenet, pour défendre ce projet de retenue de 148 000 mètres cubes sur le plateau de Beauregard. Nichée à 1500 mètres, cette retenue permettrait d’alimenter les habitants de la station en eau potable, d'irriguer les activités agricoles, mais aussi de produire de la neige de culture.
Le 24 octobre 2021, une commission d'enquête publique rendait un avis favorable au projet, le déclarant "d’intérêt public pour la population de la vallée des Aravis qui vit du tourisme sous la forme actuelle", pouvait-on lire dans le rapport, qui pointait toutefois quelques limites - notamment un rendement énergétique "discutable," la "destruction d’habitats et de spécimens d’espèces protégées" pour le mener à bien et un "impact négatif sur la biodiversité", surtout en phase de travaux.
Malgré l’opposition de plusieurs élus et associations locales, l’Etat a donné son feu vert. Le 19 septembre dernier, la préfecture de la Haute-Savoie a effectivement publié un arrêté déclarant d’utilité publique le projet. En réponse, des militants écologistes, dont des activistes d’Extinction Rébellion, se sont installés sur le site pour en demander le retrait, créant ainsi la ZAD de La Clusaz.