Désormais petite balade adoubée des promeneurs, la voie romaine de Dingy-Saint-Claire ou la route étroite menant au plateau des Glières ont surtout été les témoins privilégiés d’une histoire millénaire.
Reportage. Impressionnante, la voie romaine de Dingy-Saint-Claire. Une petite portion de route encaissée dans le rocher et classée monument historique. Construite au début du IIe siècle, elle est le témoignage de toute une civilisation. Le plus incroyable, c’est que cette route vieille de plus de 2.000 ans est toujours ouverte aux automobilistes. Mais au fil du temps, elle a bien sûr évolué. «Ici passait l’ancienne voie romaine. On voit que la route, à cause vraisemblablement des accidents, a été un peu baissée. Toute la paroi a aussi été redressée», explique Joël Serralongue, archéologue au Conseil départemental de Haute-Savoie.Reportage de Franck Ceroni, Gréogory Lespinasse, Philippe Fontaine, Hervé Cadet-Petit et Azedine Kebabti
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L’importance des voies de communication pendant l’Empire romain
Accrochée à une falaise, juste au-dessus du Fier, cette route a entraîné des frais plutôt conséquents. Un riche propriétaire en était à l’origine et avait tenu à immortaliser sa grande générosité dans la roche: le bon Lucius Tincius, surnommé Pacculus.La défense de l’empire romain n’était en effet pas seulement assurée aux frontières. Elle a été complétée par la construction d’un vaste réseau de routes, militaires tout d’abord, mais qui ont ensuite répondu à tous les besoins d’une circulation d’hommes et de marchandises qui au IIe siècle se faisaient de plus en plus actives.
Un refuge de résistants
Un peu moins de 2.000 ans plus tard, c’est la défense française qui installera un blockhaus, au sommet de cette voie romaine. Jamais utilisé, il annonçait pourtant la position stratégique du massif des Glières lors de la Seconde Guerre mondiale. Véritable muraille naturelle, ce plateau sera le refuge de près de 500 maquisards entre janvier et mars 1944. C’est ici que ces résistants fédéreront militaires, juifs, catholiques, communistes ou républicains espagnols. Leur chef sera tué au cours d’une attaque le 9 mars 1944 à Entremont.Cette jolie balade qu’est aujourd’hui la montée du plateau des Glières ne fera sans doute jamais oublier qu’il y a 49 ans, 149 hommes y laissèrent la vie.
Vidéo
GLIERES 1944, MEMOIRES D'UN AGENT SECRET DE LA RESISTANCE from Honnorat jean claude on Vimeo.