Une plainte a été déposée pour violation et recel de violation du secret de l'instruction après la diffusion de photos par BFMTV montrant la scène de crime de la tuerie de Chevaline.
La plainte, reçue ce lundi 3 mars par le parquet, a été déposée par Me Joseph Aguera et Me Caroline Blanvillain, avocats de la famille de Sylvain Mollier, le cycliste français tué au cours de ce quadruple meurtre. Elle vise explicitement BFMTV ainsi que les médias ayant repris les photos de la scène du crime diffusées par la chaîne d'information en continu.
Le parquet "étudie les suites à donner à cette plainte", a indiqué à l'AFP Eric Maillaud, procureur de la République d'Annecy, sans plus de commentaire.
Le 19 février, le magistrat avait annoncé au cours d'une conférence de presse l'ouverture d'une enquête et "l'étude de la possibilité de poursuites pénales" après la diffusion de ces images issues du dossier d'instruction. "Je crois que le mot déontologie existe toujours dans le dictionnaire. Il y a à mon sens des lignes rouges à ne pas dépasser", avait-il déclaré en dénonçant des attitudes "parfaitement scandaleuses". Le procureur Maillaud "est dans son rôle et nous sommes dans notre rôle de journalistes", avait alors réagi Dominique Rizet, journaliste à BFMTV.
Un cliché, pris par un hélicoptère de la gendarmerie, montrait la BMW des victimes avec les traces de recul au sol et le corps du cycliste. Un autre photo de la voiture était prise à hauteur d'homme. Vendredi, les avocats de la famille de Sylvain Mollier ont dénoncé dans un communiqué "l'immixtion des médias" dans l'intimité de ses proches et appelé la presse à respecter leur "choix de ne pas s'exprimer".
Le 5 septembre 2012, Saad al-Hilli, 50 ans, ingénieur britannique d'origine irakienne, sa femme de 47 ans, et sa belle-mère de 74 ans, avaient été tués de plusieurs balles dans leur voiture, sur une petite route forestière proche de Chevaline (Haute-Savoie). Sylvain Mollier, probable victime collatérale, avait également été abattu. L'une des fillettes du couple al-Hilli avait été grièvement blessée tandis que la seconde, cachée sous les jambes de sa mère, s'en était miraculeusement sortie indemne.