Le safari de rêve en Zambie a tourné au drame. Partis en balade dans le désert avec son épouse, un touriste haut-savoyard ramasse un os. Un bout de corne d'Impala à face noire, une sous-espèce animale protégée, qui lui vaudra prison et amende.
L'histoire a d'abord été révélée par Le Parisien. Parti pour un safari photos en Zambie, un chef d'entreprise haut-savoyard se balade avec son épouse dans le désert, lorsqu'il ramasse quelques plumes et un bout d'os. "C'était un souvenir, comme on ramasse un caillou quand on se balade au bord d'une rivière" explique Patrick Fourgeaud, le touriste.
Le reste d'une corne, un bout "qui pourrait dater de dix ans d'après notre guide", ajoute-t-il. Sauf qu'il s'agit d'une corne d'Impala à face noire, une sous-espèce protégée. L'impala est le mammifère à quatre pattes le plus rapide connu, il ressemble à la gazelle ou l'antilope.
Au moment de quitter le pays, à l'aéroport, Patrick Fourgeaud est arrêté par les douaniers qui soupçonnent le couple d'avoir tué l'animal pour prendre sa corne. Le touriste est arrêté, incarcéré dans une cellule de la prison de Lusaka, avec 200 autres détenus. Le tribunal l'accuse de «vol de trophée» et le menace de deux années de prison. Finalement Patrick Fourgeaud paiera une amende de 1.500 euros et pourra rentrer chez lui au bout de 24 heures.
Il y a quatre ans, un touriste français avait fait de la prison en Turquie pour avoir acheté un caillou. Dans les deux cas, vraisemblablement les touristes ont péché par ignorance, voir par imprudence.
L'exportation d'un animal vivant ou mort est soumise à une réglementation stricte
La convention de Washington de 1973 fixe les droits et obligations des touristes en matière d'espèces protégées.
En France en 2010, la douane fait état de 11.129 saisies effectuées dans le cadre de la lutte contre le commerce international d'espèces animales ou végétales protégées par la convention de Washington, dont 487 animaux naturalisés, 1677 pièces d'ivoire, 1336 coquillages et coraux, 6917 articles produits à partir d'espèces protégées (maroquinerie en peau de crocodile, peignes en écaille de tortue, etc.). Les animaux vivants ne représentent que 6% du total des saisies.