Bien inspirés lors d'un simple contrôle, les hommes du commissariat d'Annemasse ont arrêtés des ressortissants camerounais pour une affaire de "wash-wash". Ils escroquaient un habitant de Suisse en lui promettant de transformer des papiers en billets.
Le "wash-wash", c'est un produit miracle qui permet de transformer un bout de papier en billet de banque. C'est gros, même énorme mais ça marche! L'arnaque a déjà fait pas mal de victimes dans le monde, même dans le milieu des affaires aux États-Unis, et elle continue a faire de l'effet. La preuve en Haute-Savoie.
Le samedi 8 juin, rue de Genève à Ambilly, des policiers sont intrigués par le manège de quatre hommes avec des colis et des bidons de produits chimiques. Ils interviennent. Après une petite discussion, deux d'entre eux avouent qu'ils sont là pour une opération de multiplication de leurs billets promise par les deux autres! L'escroquerie est mise au jour et les policiers apprennent qu'elle a démarré depuis près de 5 mois.
Trois billets pour le prix d'un!
En février, un ressortissant portugais, qui vit à Fribourg en Suisse, est contacté par un Camerounais qui lui promet monts et merveilles grâce au "wash-wash". Il lui fait une démonstration. Il place un billet de 100 francs suisses entre deux feuilles blanches de la même taille, enveloppe le tout dans du papier aluminium, injecte un produit chimique, le "wash-wash", et là, roulement de tambour, au lieu d'avoir un billet, l'escroqué en devenir en découvre trois!
La multiplication des billets, le concept est tellement alléchant que le ressortissant portugais accepte de sortir ses économies pour l'occasion. Il donne 254.000 francs suisses au magicien soit plus de 207.000 euros.
En retour, il reçoit un colis avec des papiers noircis découpés comme des billets. Pour les "révéler", les escrocs lui proposent de monter à Paris. Lors de ce déplacement, des gardes frontières suisses arrêtent la victime avec ses deux colis. Pensant l'avoir raisonné en lui expliquant l'arnaque, ils le laissent regagner son domicile.
Les escrocs reprennent contact quelques semaines plus tard. Pour prouver leur bonne foi, ils donnent rendez-vous près d'Annemasse pour le "rinçage" des petits papiers. La victime accepte de venir avec un ami. Lors de la rencontre, les arnaqueurs évoquent un petit souci. Le produit chimique n'est pas assez puissant. Ils demandent 30.000 euros de plus pour un meilleur "révélateur".
C'est à ce moment précis que les policiers ont débarqué. Ils ont donc arrêtés deux escrocs sur place puis deux autres qui attendaient dans une voiture avec des produits chimiques. Au final, deux sont emprisonnés à Bonneville et Chambéry. Un troisième a été laissé libre mais demeure sous contrôle judiciaire. Le quatrième n'a pas été inquiété.