Des conducteurs de Haute-Savoie seront, durant le premier semestre 2015, dépistés aux stupéfiants selon une technique qui pourrait à l'avenir être généralisée.
Une nouvelle technique de tests salivaires de détection de drogue va être expérimentée sur les conducteurs à partir du 1er décembre dans dix départements dont la Haute-Savoie, a annoncé mardi 21 octobre la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA).
"Actuellement, la recherche de stupéfiants chez les conducteurs relève d'un protocole long et coûteux" avec un test salivaire puis un prélèvement sanguin effectué par un médecin et transmis ensuite à un laboratoire pour analyse, explique la MILDECA dans un communiqué.
La nouvelle technique vise à se passer du prélèvement sanguin en le remplaçant par un deuxième test salivaire, effectué par les forces de l'ordre, beaucoup moins lourd et coûteux à mettre en place.
Les tests seront menés du 1er décembre 2014 au 1er juin 2015 sur 200 conducteurs volontaires au total en Haute-Savoie mais aussi dans les Alpes-Maritimes, en Dordogne, Gironde, Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique, Moselle, dans le Nord, les Yvelines et Paris.
"L'objectif c'est de rendre la procédure plus simple et d'éviter au conducteurs et aux forces de l'ordre de passer la nuit aux urgences" pour y effectuer un prélèvement sanguin, a expliqué à l'AFP Danièle Jourdain Menninger, présidente de la MILDECA.
Pour Mme Jourdain Menninger, "il faut augmenter le nombre" des tests de stupéfiants, car "plus de 23% des conducteurs impliqués dans des accidents mortels de la route sont sous l'emprise de stupéfiants". "Beaucoup de jeunes découvrent après un accident que les substances prises atténuent leur vigilance", dit la présidente de la MILDECA, précisant que seulement 144.000 dépistages de stupéfiants sont effectués chaque année en France contre 10,8 millions de tests d'alcoolémie.
Les nouveaux tests seront menés en parallèle de la procédure actuelle, avec prélèvement sanguin, afin de tester la fiabilité du nouveau protocole. "L'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) et l'Institut national de police scientifique (INPS) seront chargés d'analyser les prélèvements qui seront fournis par les forces de l'ordre", annonce la MILDECA.
"Les résultats obtenus permettront d'établir la fiabilité du nouveau protocole, avant sa généralisation", est-il ajouté.