Sur les pistes de Morzine, les skieurs peuvent désormais se mesurer à Shadow, un faucon gerfaut de 8 ans. Une animation mise en place par le parc animalier Les Aigles du Léman pour faire découvrir des espèces méconnues.
C'est la grande nouveauté de l'hiver à la station de Morzine, en Haute-Savoie. Les skieurs les plus téméraires peuvent tenter de faire la course avec un faucon. Une idée du célèbre fauconnier Jacques-Olivier Travers qui vient d'installer ses quartiers d'hiver sur les pistes avec quelques-uns de ses rapaces emblématiques.
Pour tenter de remporter une animation fauconnerie, les skieurs doivent d'abord se mesurer à Shadow, un faucon gerfaut de 8 ans. "C'est un faucon du grand froid. Comme on est en montagne, on voulait amener des oiseaux qui ne craignent pas les basses températures. C'est le plus grand des faucons, l'un des plus rapides. Il peut atteindre jusqu'à 300 km/h", explique le fauconnier du parc animalier Les Aigles du Léman.
Dans la force de l'âge, le rapace est redoutable. A tel point que peu de skieurs osent se mesurer à lui. Sur le papier, ses concurrents n'ont aucune chance. Mais la course ne se passe pas toujours comme prévu. "Souvent, il attend un petit peu avant de partir. Et c'est un animal donc, parfois, il a envie de faire un petit tour, de se promener avant d'aller chercher sa récompense en bas", nuance Jacques-Olivier Travers.
Pédagogie et sensibilisation
L'animation se veut ludique pour les skieurs, mais il s'agit surtout d'une opération de sensibilisation pour faire découvrir des espèces méconnues. "On peut expliquer que le faucon est l'animal le plus rapide sur Terre, mais personne ne peut se faire une idée. Par contre, quand on a un référentiel en voyant un skieur en train de descendre et, d'un seul coup, le faucon le dépasse comme un TGV, on comprend qu'il va vraiment vite. Dans votre esprit, vous avez compris et il n'y a pas besoin de faire de grands discours", résume le fauconnier.
Le contact et l'émotion, telle est la recette de Jacques-Olivier Travers pour mieux faire connaître ses rapaces. Dans le ciel de Morzine, les skieurs les plus chanceux pourront voir planer Darshan. L'aigle impériale impressionne toujours les skieurs par ses vols au long cours et ses piqués à 200 km/h.
"Pour elle, c'est vraiment un moment de plaisir. On est à 1,6 km de l'endroit où elle doit atterrir et quand on explique aux gens qu'un aigle voit 10 fois mieux que nous, ils comprennent tout de suite. Parce qu'eux, ils ne le voient pas partir", ajoute Jacques-Olivier Travers.
A force de pédagogie, le fauconnier va pouvoir réaliser son rêve l'été prochain : relâcher dans la nature le pygargue à queue blanche, un aigle pêcheur majestueux, éradiqué par l'homme il y a 130 ans.