Plus de six mois après la fermeture de la station de ski, La Sambuy (Haute-Savoie) vit son premier hiver sans remontée mécanique. Pour les commerçants sur place, il a fallu s'adapter pour faire face au manque de clients.
Les remontées mécaniques de La Sambuy sont à l'arrêt depuis le début de l'hiver. Elles le resteront jusqu'au printemps : l'été dernier, la mairie de la commune de Haute-Savoie, gestionnaire des quelques téléskis et télésièges, avait annoncé la fermeture de la petite station de ski.
Ce dimanche, le parking en bas des pistes fait pourtant le plein. Ce sont essentiellement des skieurs en randonnée venus profiter des chutes de neige dans le massif des Bauges, à quelques kilomètres d'Annecy, pour monter jusqu'à la combe de La Sambuy.
"On continue de venir à ski de rando. C'est vraiment très agréable, il y a des tas d'itinéraires en hors-piste, observe un skieur, peaux de phoques accrochées aux spatules. Ça fait 50 ans que je viens. Mon fils et mon épouse ont démarré ici. Malheureusement, la station a fermé. On regrette beaucoup."
"Mais le domaine reste praticable aussi bien en été qu'en hiver. Il y a beaucoup de monde. Il faut arriver tôt au parking, puisqu'après 11 heures, il n'y a plus de place disponible", sourit-il avant de remonter l'ancienne piste de ski.
"On se pose plein de questions"
Si La Sambuy compte encore beaucoup de visiteurs, ils ne se bousculent pas dans la boutique de Yann, gérant du dernier magasin de location de matériel. La plupart des skieurs de randonnée disposent déjà de leur propre équipement. "La fermeture a tout changé. Pour un magasin de ski alpin au pied des pistes, ça a été une douche froide. Ça a complètement changé. Du jour au lendemain, on n'a plus de travail."
"Le ski alpin représentait 95 % de mon chiffre d'affaires. On se pose plein de questions... Pour anticiper, j'ai commencé à vendre un peu de matériel alpin", raconte-t-il.
Pour résister à la fermeture, Yann a dû diversifier son activité depuis deux mois. "J'ai ouvert un ski-truck. Je ne suis plus à 100 % à La Sambuy, il n'y a plus d'intérêt. J'ai donc créé un service mobile. Au lieu de faire venir les gens à la station, je vais directement les servir chez eux. Les gens sont demandeurs", arrive-t-il à se réjouir.
Pour le moment, les conséquences de la fermeture sont difficilement chiffrables. C'est à la fin de la foire que l'on compte les bouses.
Cyril Michaud, gérant du restaurant "L'Avalanche"
Les quelques commerçants de La Sambuy ont donc dû s'adapter. Cyril Michaud, gérant du restaurant "L'avalanche", a fait une croix sur les trois saisonniers qu'il emploie habituellement. "On ne sait pas du tout où on va, on est dans l'expectative. On a eu la chance, pour le moment, d'avoir de bons week-ends avec de la neige pour avoir une base de clientèle. Pour beaucoup de monde, c'est encore une bonne chose d'avoir un restaurant d'ouvert, même si la station est un peu en état de mort cérébrale."
"Pour le moment, les conséquences de la fermeture sont difficilement chiffrables. C'est à la fin de la foire que l'on compte les bouses. Nous verrons donc à la fin de l'hiver si ça peut valoir le coup de rester ouvert. Mais d'habitude, nous sommes cinq à travailler. Là, nous sommes que deux", raconte le restaurateur.
Plusieurs recours contre la fermeture de la station de ski sont toujours à l'étude. Les défenseurs de La Sambuy, comme l'association "Tous ensemble pour La Sambuy" (TEPS), espère notamment trouver un repreneur pour relancer l'activité de ski alpin.