Après un dernier été, la station de La Sambuy, près d'Annecy (Haute-Savoie), va définitivement fermer ses portes ce dimanche 10 septembre. La décision de fermeture avait déjà été actée en juin dernier. Désormais, les équipes du domaine vont "mettre en sécurité le site" dans l'attente d'un prochain démantèlement.
Déficitaire et impactée par le changement climatique, la petite station de La Sambuy, située près du lac d'Annecy dans le massif des Bauges (Haute-Savoie), va fermer ses portes ce dimanche 10 septembre. La fin de 60 ans d'existence.
Dès dimanche soir, l'équipe de la station — cinq agents permanents qui se verront proposer des solutions de reclassement — aura pour mission "de mettre en sécurité le site" et de "ranger et entretenir le matériel", indique Lionel Muraz, directeur de la station. La loi prévoit un délai de trois ans pour le démantèlement des remontées mécaniques.
Géré par la régie municipale de Faverges-Seythenex, ce domaine de moyenne montagne entre 1 150 et 1 850 mètres d'altitude, souffre "d'un vrai problème financier auquel s'ajoute un problème climatique", a expliqué Jacques Dalex, le maire de la commune.
Une station "avant-gardiste" mais déficitaire
La petite station familiale (un télésiège et trois téléskis) est pourtant l'"une des rares stations en France à faire plus de chiffre d'affaires l'été que l'hiver", selon Lionel Muraz, qui souligne son côté "avant-gardiste". En période hivernale, l'activité du domaine — qui comptait 10 pistes et fonctionnait sans neige artificielle — était réduite de 30 %.
Il arrive un moment où il faut ouvrir les yeux.
Jacques Dalex, maire de Faverges-Seythenex
Mais le déficit chronique d'exploitation est attendu à "500 000 euros pour l'année 2023", souligne le maire. Et la station aurait eu besoin d'"un tas d'investissements" dans les années à venir pour renouveler ses équipements et son matériel.
Le conseil municipal de Faverges-Seythenex a voté à la mi-juin la fermeture des remontées mécaniques à la fin de la saison estivale de 2023 et une "réflexion globale" a été lancée sur la reconversion du site. "Il arrive un moment où il faut ouvrir les yeux", estime l'édile. Le réchauffement climatique et les difficultés d'enneigement ont également pesé dans la balance, assure-t-il. "Les saisons d'hiver sont de plus en plus difficiles chez nous comme ailleurs. (...) Le changement climatique nous amène à réviser nos façons de voir".
Démantèlement
La fermeture n'impactera pas que la pratique du ski, selon le directeur de la station. "Il n'y a quasiment plus rien qui pourra se poursuivre", explique-t-il, alors que La Sambuy propose différentes activités comme la luge sur rail, le VTT ou les vols en parapente.
Selon lui, une quarantaine de personnes, dont des saisonniers, travaillent durant l'année au sein des remontées mécaniques et des différents métiers satellites : restaurants, loueur de matériel, moniteurs de ski, refuge…
Opposée à cette fermeture, l'association "Tous ensemble pour La Sambuy" avait lancé au printemps une pétition "pour un avenir 4 saisons pérennisé" qui a recueilli 1 910 signatures dans l'espoir d'éviter son abandon.
La station "générait des retombées économiques", fait valoir le président de l'association, Christian Bailly. Un recours en référé destiné à stopper la décision de fermeture et solliciter des subventions pour un projet de reconversion axé sur un retour à la nature, a été rejeté par le tribunal administratif de Grenoble le 23 août dernier.
Plus de 180 domaines skiables ont été fermés en France depuis les années 70, en grande majorité des micro-stations familiales non rentables situées en moyenne montagne, selon le décompte du géographe Pierre-Alexandre Metral, doctorant à l'université de Grenoble spécialiste des stratégies de reconversion.