À la frontière suisse, entre Évian et Lausanne, la Compagnie générale de navigation sur le lac Léman vient de mettre en service deux super-navires de 700 places. Objectif : compléter la flotte vieillissante et répondre à la hausse continue du nombre de travailleurs frontaliers.
Il n'a pas loupé sa mise à l'eau. Le 16 décembre dernier, le Naviexpress, nouveau vaisseau amiral de la Compagnie générale de navigation sur le lac Léman (CGN) a effectué son voyage inaugural entre la France et la Suisse.
Chaque matin depuis sa mise en service, l'embarcadère d'Évian fait le plein avec une foule qui se presse dans le nouveau Naviexpress en direction de la Lausanne, de l’autre côté du Léman.
Jusqu'à 700 places
"On a trois courses allers et retours chaque matin, dont deux trajets avec les anciens bateaux. Progressivement, on est en train de former des équipages pour arriver à assurer davantage de courses sur la journée avec le Naviexpress, aussi bien sur Évian que sur Thonon", explique Pierre Imhof, directeur général de la CGN.
Avec ses 60 mètres de long, le Naviexpress peut accueillir jusqu'à 700 passagers. Deux bateaux de cette capacité viennent d'être mis en service pour compléter la flotte de la CGN, opérationnelle depuis plus de cinquante ans.
On a des bateaux extrêmement anciens qui assurent le service actuellement. Ces bateaux vont progressivement être mis hors service au profit des bateaux pus modernes.
Pierre Imhof, directeur général de la CGN
"A terme, il est prévu que le Naviexpress remplace l'ancienne flotte. On a des bateaux extrêmement anciens qui assurent le service actuellement. Ces bateaux vont progressivement être mis hors service au profit des bateaux pus modernes", ajoute-t-il.
Plus économique et écologique
La particularité de ces petits bijoux ? Le Naviexpress est plus silencieux et moins énergivore grâce à son moteur hybride. "Ce n'est pas encore une révolution, mais on a des bateaux avec des moteurs hybrides. Ce qui veut dire qu'on peut faire une partie du voyage en mode électrique. Ils ont environ la moitié de la consommation d'un bateau de même capacité qui est utilisé actuellement", décrit Pierre Imhof.
"On était en mode électrique pour le départ d'Évian jusqu'à une petite distance du bord et après, on est passé en mode diesel. Le changement s'est fait automatiquement, on n'a rien senti. On remet en mode diesel, ce qui permet de recharger les batteries électriques. Il fait très peu de bruit, il bouge très peu. Là, on est en vitesse de croisière et on ne sent rien", explique Stéphane Houdry, qui est aux commandes ce lundi.
Je n'avais même pas remarqué qu’on avait déjà bougé, c’est super agréable d’être dans un bateau aussi grand avec des sièges confortables.
Une passagère
Des bateaux plus confortables avec une capacité augmentée, pour le plus grand bonheur des frontaliers. "Je n'avais même pas remarqué qu’on avait déjà bougé, c’est super agréable d’être dans un bateau aussi grand avec des sièges confortables", se réjouit une habituée.
"C'est la deuxième fois que je le prends, il y a moins de bruit. Et puis, on sort plus rapidement et en plus, le prix n'a pas changé", sourit un autre frontalier avant d'ajouter : "C'est aussi plus confortable, par contre, ce qu'il faut faire, c'est augmenter les horaires pour le soir. Dans les petits bateaux, vous êtes serré comme dans les métros à Paris."
D'ici deux ans, la Compagnie générale de navigation sur le lac Léman vise 18 allers et retours quotidiens toutes les 45 minutes, contre 1h30 aujourd’hui. "Maintenant, on fait avec les bateaux dont on dispose et après, c'est aussi une question de financement puisque le financement des transports publics entre la France et la Suisse est partagé. L'augmentation des courses augmentera aussi les coûts", répond Pierre Imhof.
Plus de 60 millions d’euros
Les deux Naviexpess actuellement en service se relaient sur la ligne Evian-Lausanne avec un premier départ prévu dès 6h55. À l'avenir, un des deux bateaux devrait assurer la liaison entre Thonon et Lausanne. Deux super navires financés à plus de 60 millions d’euros par les communautés de communes de Thonon et d’Évian.
Depuis plus de 20 ans, le nombre de frontaliers a explosé. Ils sont aujourd'hui trois fois plus nombreux dans le canton de Genève et quatre fois plus dans le canton de Vaud. Une augmentation continue du nombre de voyageurs que constate la CGN sur la partie transport public de son activité.
On transporte environ 2 millions de voyageurs entre la Suisse et la France chaque année.
Pierre Imhof, directeur général de la CGN
"On transporte environ 2 millions de voyageurs entre la Suisse et la France chaque année. Tous les ans, il y a environ 5 % des voyageurs en plus, c'est vraiment pour répondre à la demande que nous avons augmenté la capacité des bateaux", chiffre le directeur général de la CGN.
Si le Naviexpress présente de bons atouts, le géant a également son talon d’Achille : en cas de forte houle, le navire ne peut pas manœuvrer dans les ports, contrairement à ses prédécesseurs.
