VIDÉO. Projet "d'utilité publique" ou "infrastructure du passé" : l'échangeur de la discorde entre Suisse et Haute-Savoie

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Le projet de diffuseur autoroutier sur l’A40, sur la commune de Viry, le long de la frontière suisse, suscite de vifs débats. Les Suisses sont contres, les élus haut-savoyards plutôt pour. ©France 3 Alpes

Le projet d'échangeur autoroutier de Viry sur l’A40, vieux de 25 ans, serait sur le point d’être relancé par le Département de Haute-Savoie. Une annonce suivie d'une bataille de pétitions entre ses partisans haut-savoyards et ses opposants suisses.

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L'échangeur de Viry verra-t-il le jour ? Ce projet de diffuseur autoroutier attise de vifs débats entre des élus haut-savoyards et la Suisse voisine. Dans les cartons depuis 25 ans, il serait sur le point d’être relancé par le Conseil départemental de Haute-Savoie pour faciliter l'accès des frontaliers à Genève. L'infrastructure verrait le jour sur l'autoroute A40 à Viry (Haute-Savoie), à seulement 2 kilomètres de la frontière helvète.

Une perspective qui, là-bas, suscite bien des inquiétudes. Dans le village voisin de Soral (Suisse), les Verts genevois arpentent les rues en quête de signatures pour leur pétition "Non à l’échangeur". La construction de ce diffuseur autoroutier, disent-ils, "ramènerait encore plus de voitures dans la zone". Ils ont fait de leur opposition à ce projet un thème de campagne en Suisse.

On doit investir ces dizaines de millions d’euros dans les solutions du futur et pas dans les infrastructures du passé.

Jérôme Strobel (Les Verts Genève), candidat au Grand Conseil

à France 3 Alpes

"On a aucune alternative dans cette zone en termes de mobilité durable. Les habitants ont presque doublé en vingt ans et rien n'a été fait. La gare de Viry est désaffectée, on n'a pas de pistes cyclables, la desserte de bus est rachitique, liste Jérôme Strobel (Les Verts Genève), candidat au Grand Conseil. On doit investir notre argent et ces dizaines de millions d’euros dans les solutions du futur et pas dans les infrastructures du passé."

En une dizaine de jours, leur pétition a récolté près d'un millier de signatures. "Les heures de pointe sont saturées dans la région et la circulation est de plus en plus dense à toute heure de la journée", constate pour sa part Jean-Charles, un habitant du canton de Genève opposé à la construction de cet échangeur.

Bataille de pétitions

Côté Haute-Savoie, la plupart des élus locaux soutiennent ce projet de diffuseur autoroutier à 28 millions d’euros. Un collectif de soutien à l’échangeur a été créé, porté par des entrepreneurs de Viry et soutenu par la communauté de communes du Genevois (CCG).

"Il permettrait de désengorger beaucoup d’autres communes aux alentours, pas seulement Viry mais aussi Saint-Julien-en-Genevois. Chacun sait que ça devient très compliqué en voiture, pareil pour Valleiry et pour tout le secteur de la CCG. Pour moi, c'est un projet d’utilité publique", estime Christophe Gandy, membre de l'association "Oui à l'échangeur de Viry".

Les partisans du diffuseur autoroutier mettent en avant les parkings relais et autres connexions à la ViaRhôna, l'itinéraire cyclable qui relie le lac Léman à la Méditerranée. Leur pétition a récolté quelque 3000 signatures.

Le maire de Viry reste, quant à lui, opposé au projet et à son emprise sur les terres agricoles. Il soutient la relance d'une desserte ferroviaire. "Une solution alternative très simple : la gare de Viry [fermée depuis 1995, NDLR] ne demande qu'une chose, être rouverte de manière à réaliser une mobilité en phase avec notre ville-centre qui est Genève. On utilise le train et on ouvre les gares", expose Laurent Chevalier, maire (SE) de la commune.

Pour que le diffuseur autoroutier voie le jour, ses partisans auraient intérêt à s’entendre avec leurs voisins suisses. Si la Haute-Savoie souhaite relancer le projet, le canton de Genève s’est quant à lui engagé à réduire le trafic individuel motorisé de 40% d’ici 2030.

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