La saison de ski alpin s'est terminée, ce dimanche 20 mars après les finales de Méribel et Courchevel, avec la consécration de Tessa Worley en géant. Retour sur le bilan des skieurs tricolores cette saison.
Le rideau est tombé, ce dimanche 20 mars, sur les stations de Méribel et Courchevel. Le bal annuel du ski alpin s'est terminé : la saison fut riche pour les skieurs alpins français. Aussi bien en terme de déceptions qu'en terme de satisfactions. Voici le bilan de la saison.
Tessa Worley, le triomphe sur le fil
Cinq ans après, Tessa Worley a retrouvé son petit globe de cristal du géant, ce dimanche 20 mars. La skieuse du Grand-Bornand est arrivée 4e des finales de la Coupe du monde. Une place suffisante pour doubler au classement du géant la championne olympique suédoise Sara Hector, qui a craqué (14e), diminuée par une blessure à un genou.
Son globe couronne une saison très régulière avec quatre podiums dont deux victoires (Lienz et Lenzerheide), en plus de trois 4e places, une 5e place et une 8e place.
Je me connais mieux, j'arrive à m'adapter, m'économiser, faire des entraînements plus qualitatifs.
Tessa Worley, dimanche 20 mars.
"Finalement cette saison m'a demandé moins d'énergie que l'année précédente. Je me connais mieux, j'arrive à m'adapter, m'économiser, faire des entraînements plus qualitatifs, donc je termine la saison avec la fraîcheur nécessaire pour faire ces résultats", a-t-elle expliqué.
La Bornandine de 32 ans a su se relever d'une nouvelle déception olympique en Chine le mois dernier (sortie de piste), lors de ses derniers JO, le seul événement où elle n'aura jamais réussi.
Alexis Pinturault, la saison "d'après"
Le gros globe de cristal obtenu la saison dernière a été difficile à digérer pour Alexis Pinturault. Ce week-end, dans sa station, le Français a de nouveau manqué de consistance. Avec de nouvelles déceptions à la clé : une 8e place sur le Super-G, 6e du slalom géant et 14e du slalom.
Bilan de la saison : une 10e place au classement général. A plus de 1 000 points du Suisse, Marco Odermatt, vainqueur du gros globe.
"J'ai du mal à avoir du tonus, à être présent, à avoir la niaque. Ce n'est pas de la déprime, c'est de la fatigue psychologique, comme n'importe qui peut avoir lorsqu'il sort lessivé d'une période", a réagi Pinturault après le super-G.
Je serre les dents, je fais le dos rond, mais mon but est de retrouver mon meilleur niveau le plus vite possible, la perspective c'est l'année prochaine.
Alexis Pinturault, jeudi 17 mars.
Il est revenu sur sa saison décevante, jeudi : "Cette année, j'ai découvert à quel point le mental est capable de faire une énorme différence dans le sport. En termes de pourcentage, ma performance est liée à 70 % à des problèmes psychologiques ou mentaux, et à 30 % pour le côté sportif. Je me sens plutôt bien côté sportif, au niveau, pas tout le temps parfait bien entendu, mais la tête a beaucoup plus de mal."
Âgé de 31 ans depuis dimanche, Alexis Pinturault a traversé l'hiver comme une ombre, sans victoire pour la première fois depuis dix ans, et sans remporter de médaille aux Jeux olympiques de Pékin le mois dernier.
La victoire, "ça manque", a-t-il ajouté. "Je serre les dents, je fais le dos rond, mais mon but est de retrouver mon meilleur niveau le plus vite possible, la perspective c'est l'année prochaine."
Noël, l'or olympique
Cette saison, Clément Noël a eu la bonne idée de faire étalage de sa superbe au meilleur des moments. Le pensionnaire de Val d'Isère a connu une année irrégulière. Neuvième du classement du slalom, le natif des Vosges a tout de même remporté une médaille d'or aux Jeux olympiques de Pékin.
Comme un exemple de sa saison, Clément Noël s'était largement raté, de retour des JO, dans les deux slaloms de Garmisch. Il avait ensuite signé une deuxième place dans le slalom nocturne de Flachau.
"Ce qui aurait été incroyable c'est d'aller chercher les deux objectifs de l'année (JO et petit globe) mais on n'a pas tout ce qu'on veut, c'est difficile. Ce titre olympique fait que la saison est belle. La saison de Coupe du monde par contre a été décevante, malgré du bon ski et du positif à en tirer", racontait-il à l'approche des finales de Méribel-Courchevel.
La surprise Clarey
Pas de victoire ou de podium surprise pour Johan Clarey lors de ces finales de Coupe du monde. Mais le skieur de Haute-Savoie a déjà vécu son lot de satisfaction plus tôt dans la saison. Avec comme point d'orgue : une médaille d'argent olympique.
Le 7 février dernier, Clarey a réussi un exploit aux JO de Pékin en devenant vice-champion olympique à 41 ans. Il est devenu le plus vieux médaillé olympique de l'histoire du ski alpin.
Le skieur de Tignes avait déjà étonné, fin janvier, en devenant également le plus vieux skieur sur un podium de Coupe du monde, après une deuxième place sur la mythique descente de Kitzbühel.
Miradoli met fin à une disette
A Lenzerheide, Romane Miradoli a mis fin à une disette de plus de 17 ans, sans aucune victoire bleue en épreuve de vitesse. Alors qu'elle n'avait jamais fait mieux que 5e sur le circuit mondial, Miradoli a signé la première victoire de sa carrière samedi dans le super-G de la station suisse.
Une parenthèse enchantée dans sa saison : "Un podium, ça fait bien des années que j'y pense. C'est la plus belle des récompenses, après tout le travail accompli, après mes problèmes personnels (décès de son compagnon en 2016), ma blessure aussi fin 2020, tout cela m'a permis de me reconstruire. Physiquement je suis plus forte, mentalement aussi, même s'il y a eu des hauts et des bas cette saison", réagissait-elle, le 5 mars dernier après sa victoire.