VIDÉO. Une plage au bord d'un lac naturel à 1000 mètres d'altitude... Découvrez l'histoire de cet espace de loisirs niché au milieu des montagnes

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Créée par un ancien champion olympique de plongeon, la plage de la Beunaz (Haute-Savoie) est devenue une base de loisirs prisée des habitants du Chablais, tout en cherchant à garder l'esprit de ses origines. ©France 3 Alpes

Depuis 70 ans, la plage de la Beunaz attire les habitants du Chablais, en Haute-Savoie. À près de 1000 mètres d'altitude et à deux pas du Léman, ils sont nombreux à y avoir appris à nager ou plonger, suivant la trace d'André Caza, un père fondateur fantasque dont l'esprit continue de planer sur ce lieu naturel devenu espace de loisirs.

"Parmi toutes les folies de ma vie, il y en a une que je n'ai pas faite : c'est faire du ski et un quart d'heure après...nager". Dans un documentaire sur les "folies douces" d'André Cazamayou, journaliste, caricaturiste au journal "L'Équipe", champion olympique universitaire de plongeon mais aussi, créateur de la station de ski de Bernex (Haute-Savoie), c'est ainsi que "Caza", comme on l'appelle encore dans le Chablais, raconte l'idée mère qui a présidé à la création de la plage de la Beunaz.

Nous sommes alors au début des années 1950. Et les 16 degrés relevés un 15 avril, dans l'eau du lac haut-savoyard, par "Caza" suffisent à faire entrevoir au nageur, la possibilité d'une plage pour l'été... À deux pas de la neige et à tout juste 1000 mètres d'altitude.

"L'Esprit Caza"

Il y construit alors lui-même un restaurant, décoré par son épouse. Et à l'orée de l'été 1951, la plage de la Beunaz est née. Son succès est immédiat. On vient flâner, se rafraîchir, nager et pour les gamins de ces années-là, en quête d'idoles : imiter les fameux plongeons de "Caza".

"Au départ, ça a commencé avec quelques constructions simples, en bois," explique Bruno Gillet, le maire de Saint-Paul-en-Chablais et ancien directeur des stations de ski des "Portes du soleil"."Les gens venaient également goûter à des loisirs simples. Ça correspondait à toute cette population sortie des privations de la guerre, et qui se faisait plaisir avec juste une chambre à air et de l'eau".

Cette plage de la Beunaz, pour les anciens gamins aujourd'hui septuagénaires, c'est donc le souvenir doré d'étés passés les pieds et la tête au frais. Dans un îlot de verdure aux cinq étangs et aux mille et une cachettes... Une petite République du bonheur enfantin, en somme.

"L'esprit 'Caza', moi j'aimerais bien le retrouver", explique pour sa part Pascal Berger, le gérant de la plage de Beunaz et directeur de la base de loisir "Indianaventures" : "Monsieur Caza a eu l'avantage de créer cette plage à une autre époque. Et il a fait des choses merveilleuses, qu'actuellement on ne peut plus se permettre".

De la joie simple à la base de loisirs

C'est qu’en 70 ans, la plage a évolué avec son temps. Gardant son ticket d'entrée à un prix modique (4 euros) pour ne pas effrayer les plus modestes et multipliant les attractions souvent à péage. Au point de devenir une base de loisirs recevant environ 600 personnes au quotidien, lors des belles journées ensoleillées, de début de juin à début septembre.

"On n'est pas mal ici", explique sourire aux lèvres Valérie, casquette rose devenue presque blanche sous l'action du soleil des bords de plage. "Nous, on est du coin et on vient tous les ans ici. C'est familial, c'est cocooning... On paye au moins une fois dans l'année pour avoir accès à toutes ces activités, sinon pour nous, c'est le lac Léman".

Un très grand frère franco-suisse à l'offre touristique gratuite (au moins pour se baigner) et très différente. Elle oblige, en tout cas, la plage de la Beunaz à renouveler régulièrement la sienne pour garder un peu de cet "esprit Caza" des origines.

Cap sur une révolution "au naturel"

"Pour faire évoluer cette plage, on pourrait mettre plein de choses", estime le directeur de la base de loisirs. "Des toboggans plus naturels (à la place de ceux en plastique, NDLR), des aménagements paysagers... Il y a actuellement des tas de normes sanitaires et environnementales qui nous bloquent. Et en même temps, qui nous poussent à davantage préserver notre capital nature".

Un capital encore peu connu des touristes qui fréquentent la plage chaque été. Et sur lequel on compte pour trouver des pistes de développement futures.

"Sur ce site, on a un lac de 30 mètres de profondeur, avec tous les poissons locaux : tanches, brochets, carpes... On a des libellules, on aimerait trouver le moyen de communiquer cette beauté intérieure de notre plage", explique le maire.

Autre piste de travail sur laquelle on planche : l'accessibilité à la plage de la Beunaz dont les parkings engorgés prêchent chaque été pour une réduction de l'empreinte carbone.

Pour le reste, on semble avoir définitivement abandonné une idée qui aurait pourtant fait renouer ce lieu avec ce fameux "esprit Caza" des années 50 : celle d'exploiter également le site en hiver. 

"Il y a quelques années, on avait imaginé faire du lac une patinoire en hiver," se souvient le gérant de la plage. "Mais vu le changement climatique, je crois que l'on va oublier la patinoire..." Une idée "folle", sortie tout droit des "années Caza", mais qui n'est plus forcément bonne à exploiter de nos jours.

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