Au total, 35 véhicules ont été incendiés, ce mardi 20 octobre soir, dont 18 appartenaient à des particuliers et étaient en état de marche. 125 trains ont été arrêtés, un gérant de casse a été agressé et il y a, pour l'instant, 18 plaignants. C'est l'heure du bilan à Moirans.
Aucune interpellation n'a eu lieu dans la nuit, et c'est peut-être ce qui est le plus le dur à avaler pour les habitants de Moirans qui ont assisté aux scènes de guerilla urbaine. Certains ont perdu leur voiture qui était garée sur un parking relais aux abords de la gare. Les autorités expliquent, elles, que des consignes avaient été données pour prendre des photos, des vidéos et pour recueillir des témoignages afin de permettre des identifications, plus tard.
Au lendemain de ce déferlement de violence, une autre question agite la petite ville où l'on pensait la communauté des gens du voyage bien intégrée (cinq familles vivent ici depuis plusieurs années): "la Justice ne devait-elle pas laisser sortir Mike Winterstein pendant une heure, le temps qu'il assiste aux obsèques de son frère? Dans la rue, il y a les "pour" et les "contre", ces derniers avancent avant tout l'indépendance de la Justice.
"Aujourd'hui la journée a été calme" mais hier "ils ont franchi une ligne jaune qu'il ne fallait pas franchir" et "ça a été très très mal vécu" à Moirans, analyse de son côté le maire Gérard Simonet. Ce dernier en veut toutefois au monde judiciaire qui n'a pas pris le temps de le prévenir quand la juge d'application des peines a décidé de refuser la sortie de Mike Winterstein.
Reportage Xavier Schmitt et Anne Ployart