Il y aura bien un deuxième procès Neyret: le parquet de Paris annonce avoir fait appel du jugement du tribunal correctionnel de Paris qui a condamné l'ex-numéro 2 de la PJ de Lyon à 2 ans et demi de prison ferme "pour trafic d'influence et corruption" et relaxé deux policiers de Grenoble.
Michel Neyret, ancien patron de la prestigieuse brigade antigang de Lyon, a été condamné pour avoir fourni des informations confidentielles à des membres du milieu lyonnais présentés comme des "indics", en échange d'avantages et de cadeaux, et d'avoir prélevé sa dîme sur une saisie de stupéfiants pour rétribuer des informateurs.
Lors du procès, le parquet avait requis une peine de 4 ans de prison dont 2 ans et demi ferme à l'encontre de Michel Neyret, qui avait déjà effectué huit mois de détention provisoire. Au final, l'ancienne star déchue de la police a bien écopé de prison ferme, mais sa peine est aménageable. Après le délibéré, il avait d'ailleurs exprimé son soulagement, déclarant devant la presse qu'il ne retournerait pas en prison et en se félicitant de pouvoir enfin tourner la page "d'une parenthèse" judiciaire de "cinq ans".
Le parquet ne l'a pas entendu de cette oreille et fait donc appel. Neyret devra donc à nouveau s'expliquer devant des juges, ceux de la cour d'appel de Paris. Il ne sera pas seul puisque le parquet a également fait appel de la relaxe de anciens subordonnés du policier, le commandant Gilles Guillotin et le commissaire Christophe Gavat, alors en poste à l'antenne de la PJ de Grenoble, auxquels il est reproché d'avoir détourné des scellés de drogue pour leur patron.
L'appel concerne aussi Stéphane Alzraa, l'un des deux hommes considérés par l'accusation, avec Gilles Benichou, comme les corrupteurs de Neyret. En fuite au moment du procès, il a été condamné à 2 ans ferme et 250.000 euros d'amende avec un mandat d'arrêt à la clef. Le parquet avait requis 5 ans ferme et 250.000 euros d'amende à son encontre.